Pour ce CCN des directeurs d’hôpital, les représentants élus du SMPS se réjouissaient de venir débattre des sujets collectifs intéressant ce corps. A cette occasion, ils ont renouvelé leur opposition à la création d’un CCN unique pour les trois corps de direction, solution qui comme la fusion est une vieille antienne de New Public Management des années 70, et à laquelle le SMPS préfère l’investigation des problématiques des différents métiers et secteurs d’exercice.
Le SMPS a évoqué, 4 ans après, le caractère inachevé de l’application du Protocole de 2011:
La PFR, qui va bientôt disparaître dans le cadre de négociations inter-fonctions publiques qui ignorent considérablement les problématiques de la Fonction Publique Hospitalière. Cette prime est d’ores et déjà inadaptée aux spécificités de l’exercice quotidien des chefs et adjoints, notamment pour les exercices multi-sites et demain des GHT.Les emplois fonctionnels ont été doublés mais aussi précarisés, sans solution dessinée à partir de 2016. Demain sera plus complexe encore avec la mise en place des GHT et le risque avéré que la grille en 3 groupes ne corresponde plus aux réalités de terrain.
Le GRAF n’a pas encore été mis en œuvre. Il existe un tel verrouillage des fonctions éligibles qu’une révision des situations individuelles de collègues indûment exclus devra déjà être faite.
Le SMPS a interrogé les pouvoirs publics sur les autres chantiers du protocole comme les conditions de travail, la formation ou l’Outre Mer. Les réunions concernant les conditions de travail sont édifiantes tant elles dénotent d’une absence de vision. La dilution du sujet dans une commission qui n’aura d’autre ambition que de compter les signalements collectifs ne prend absolument pas en compte la spécificité des métiers et leur niveau d’exposition. C’est pourquoi les représentants du SMPS se sont abstenus en séance sur le décret portant ce texte, ne souhaitant pas la création d’une commission supplémentaire qui restera incantatoire. Le SMPS demande dès maintenant à l’Etat de s’engager sur un contrat d’amélioration des conditions d’exercice des directeurs.
Sur la formation des directeurs, le SMPS a rappelé que la valorisation des métiers et des hauts potentiels doit supplanter un chantier « démographie » qui n’arrive pas à s’affranchir de la vision de fusion des corps et de considérations statistiques et quantitatives, promues en leur temps par les pouvoirs publics pour réaliser de petites économies sur les corps de direction, niant au passage la nécessité de traiter les enjeux d’un secteur médico-social aujourd’hui déserté dans l’indifférence quasi-générale. Sur ce sujet, le SMPS rappelle qu’il a lancé une grande initiative avec le support du cabinet Eurogroup consulting pour se substituer à la démarche peu productive de l’Etat et pour traiter l’ensemble des parcours des directeurs et des cadres.
Il est indispensable, dans un cadre où le paysage sanitaire se réforme à grande vitesse autour des GHT, de traiter l’évolution des fonctions de chefs et d’adjoints, et de donner de véritables perspectives professionnelles motivantes pour l’ensemble des collègues. La réforme des conditions de mobilité, la refonte du statut de mise en recherche d’affectation en statut de mission seront notamment incontournables pour permettre les rebonds professionnels induits par la réforme des territoires de santé.
Le SMPS présentera lors de son congrès un plan d’actions pour un meilleur accompagnement des parcours des directeurs autour d’une vision prospective de nos métiers.
D’ores et déjà le SMPS demande l’ouverture d’un agenda de discussions sur les conséquences des GHT pour tous les directeurs d’hôpital sur les plans statutaires et humains déjà évoqués (mobilité des chefs et adjoints, directions communes, intérims, périmètres des emplois fonctionnels et disparition des chefferies, évolution des métiers et nouveaux métiers), sans quoi toutes les projections numériques seront vaines et le sentiment d’abandon bien présent chez les directeurs d’hôpital.