À l’heure des débats sur la mise en place des Groupements Hospitaliers de Territoires (GHT), le SMPS a dénoncé l’immobilisme total des pouvoirs publics face aux problématiques qui concernent les directeurs. Les représentants de notre syndicat ont posé la question suivante : où mène le dialogue lorsqu’il se heurte à un mur d’incompréhensions et une somme d’aveux d’impuissance ?
Lors de cette CAPN, les représentants de la classe normale ont plus particulièrement pris la parole au nom des collègues qui amorcent une carrière d’hospitalier. Et ce ne sont pas la peur ou la complainte qui résument leur état d’esprit, c’est le refus de la résignation. Les directeurs aiment leur métier. Ils savent très bien pourquoi ils l’ont choisi, et c’est pourquoi ils veulent le défendre avec passion.
Les GHT vont changer considérablement notre cœur de métier, nos conditions d’exercice, nos perspectives de carrière. Ils ont déjà des impacts importants sur les trajectoires individuelles de la plupart des collègues. Jérémie Sécher a demandé l’aboutissement de sujets cruciaux comme la rémunération indécente des exercices multi-sites et des intérims, pour les chefs d’établissements comme pour les directeurs adjoints, qui sont particulièrement impactés. Le SMPS demande la suppression des quotas d’emplois fonctionnels et leur refonte afin de prendre en compte les nouveaux périmètres des établissements et les nouveaux métiers.
Le « guichet unique » a répondu par un veto sans appel, arguant « qu’il n’y a pas de restructurations majeures aujourd’hui à l’hôpital ». Le SMPS pose aujourd’hui cette question : Comment entendre ce mépris et rester responsable ? Aujourd’hui la solution se résume trop souvent à pressurer jusqu’à épuisement les personnes – que ce soit les directeurs, les représentants des ARS, du ministère ou du CNG – les plus investies et les plus désintéressées dans l’exercice de leurs fonctions pour combler les déficits de vision politique. Ce système ne peut que courir à sa perte.
Le SMPS a prouvé sa volonté d’avancer vers le positif, il a proposé de rénover en profondeur la gestion des cadres dirigeants par une vraie politique de gestion des talents. Pourtant, dans ce domaine aussi, toutes les missions d’études sur les hauts potentiels et de ré-ingénierie de l’encadrement n’ont été proposées qu’à la fonction publique d’Etat.
Sur la situation de l’EHESP, le choix de la responsabilité pour l’Etat serait de ne pas laisser notre école dans une situation budgétaire qui ne peut qu’avoir des répercussions dommageables pour la formation des générations futures de directeurs. En particulier à l’heure où la formation doit prendre le virage imposé par les GHT. Sur ce sujet non plus, les garanties ne sont pas données.
Le SMPS demande d’avancer, urgemment, sur un plan d’accompagnement individualisé face aux mobilités subies et la création d’un « statut de mission » en cas de transition professionnelle pour faire face aux conséquences des GHT. Les sujets suivants doivent également être impérativement traités, en transposition de ce qui a déjà été adopté pour les administrateurs civils et territoriaux :
le maintien de l’indemnitaire en cas de fin d’emploi fonctionnel, pour une durée de 5 ans à taux plein, puis deux ans à taux réduit, dans le cadre des réorganisations territoriales ou de retrait d’emploi ;
la mise en place de la linéarité de la HEBBIS, au lieu de la soumettre à un avancement ;
la possibilité d’émarger au GRAF ou à l’échelon spécial sur un emploi fonctionnel.
Les directeurs d’hôpital et leurs représentants attendent des signes. Et si toutefois à la fin, devant l’échec de toutes ces énergies dépensées en négociations, conversations, dialogues, des moyens de se faire entendre autrement devaient être trouvés, les pouvoirs publics peuvent compter sur la détermination du SMPS.
Le SMPS porte la vision des directeurs et des cadres hospitaliers, fidèle aux valeurs d’un service public de santé tourné vers l’avenir