MARDIS DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE le 26 janvier 2016, 14h30
Éloge de Pierre VAYRE par Jacques HUREAU
« Les actualités en infectiologie pédiatrique » (Organisateurs : Géraud LASFARGUES et Emmanuel GRIMPREL)
Introduction par Emmanuel GRIMPREL (Pôle de pédiatrie médicale et urgences, CHU Paris Est – Hôpital d’Enfants Armand-Trousseau, Paris)
Le point sur les infections néonatales par Christèle GRAS-LEGUEN (Pédiatrie, CHU de Nantes. christele.grasleguen@chu-nantes.fr)
L’infection néonatale précoce (INP) reste une préoccupation majeure dans les pays en voie de développement comme dans les pays industrialisés. Parce que aucun élément clinique ni marqueur biologique n’est assez sensible, ni spécifique pour permettre à lui seul d’établir le diagnostic, la prise en charge repose sur un faisceau d’arguments cliniques et biologiques et expose de nombreux nouveau-nés a des examens complémentaires et antibiothérapies néonatales dont les effets délétères sont aujourd’hui établis (émergence de bactéries multi résistantes, perturbations du microbiote impliquées dans la survenues de pathologies ultérieures). Alors que la prévalence des infections néonatales précoces a diminué depuis la généralisation de l’antibioprophylaxie per-natale, l’évidence s’impose d’adapter notre stratégie médicale à ces modifications épidémiologiques récentes. Une approche basée sur un fort niveau de preuve scientifique, combinant des données d’anamnèse, cliniques et de biologie comme la procalcitonine semble à ce jour la meilleure stratégie pour distinguer la population des nouveau-nés à très faible risque infectieux de celle à fort risque et limiter ainsi les indications d’antibiothérapie néonatale.
La transmission du VIH de la mère à l’enfant par Stéphane BLANCHE (Immunologie Hématologie Pédiatrique – Hôpital Necker Enfants Malades, Paris. stephane.blanche@aphp.fr)
Trente ans après les premières descriptions de SIDA chez l’enfant en 1983, le risque de transmission du virus de la mère à l’enfant est devenu quasiment nul grâce aux antirétroviraux. L’extraordinaire efficacité prophylactique de l’infection HIV-1 pédiatrique doit désormais s’étendre aux pays démunis à forte prévalence. L’espoir d’une éradication virtuelle de la transmission du VIH sur la planète apparaît comme une « utopie réalisable ».
La prise en charge des méningites par Etienne JAVOUHEY (Réanimation Pédiatrique Spécialisée, Hôpital Femme Mère Enfant, CHU de Lyon. etienne.javouhey@chu-lyon.fr)
Les méningites bactériennes sont des infections graves du système nerveux central mettant en jeu le pronostic vital et fonctionnel. Les complications sont liées à l’inflammation générée par la libération des substances bactériennes dans l’espace méningé au contact du cerveau. Les complications sont de trois types : le choc infectieux qui altère la délivrance d’oxygène aux tissus, une hypertension intracrânienne (HTIC) qui peut altérer la perfusion cérébrale et des troubles métaboliques tels que l’hyponatrémie. La prise en charge repose sur un diagnostic précoce permettant de débuter une antibiothérapie dans l’heure qui suit le diagnostic. Une corticothérapie simultanée par dexaméthasone améliore le pronostic quand il s’agit de méningites à pneumocoque ou à Haemophilus. La reconnaissance des signes de choc doit être précoce pour permettre un traitement adapté basé sur le remplissage vasculaire et les vasopresseurs pour maintenir une bonne perfusion des organes. Il est crucial de détecter toute altération de la conscience faisant suspecter une HTIC. Le contrôle de cette HTIC et le maintien d’une bonne hémodynamique reposent sur une surveillance continue de la pression intra-crânienne (PIC) et de la pression artérielle pour assurer une pression de perfusion cérébrale suffisante. Le drainage du liquide céphalorachidien (LCR) est un des moyens les plus efficaces pour contrôler la PIC dans les méningites car les troubles de la résorption du LCR sont fréquents. Les convulsions doivent être contrôlées, la sédation-analgésie optimisée et la ventilation adaptée pour obtenir une oxygénation et un taux de CO2 normaux. L’hyponatrémie est le plus souvent liée à un syndrome de perte de sel du fait de la dérégulation des aquaporines. Elle doit être vite corrigée pour éviter l’aggravation de l’œdème cérébral.
Contact presse :
Nicole Priollaud
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