Que le CNOM s’occupe des médecins, pas de la formation infirmière !
« Régionaliser la formation initiale », la mauvaise idée du Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) dans les 10 propositions de son Libre blanc. Qu’ils gèrent leur cursus de formation, nous ne sommes pas leurs sujets !
L’Ordre médical appelle à réfléchir à un système de présélection avant l’année de la Première Année Commune aux Etudes de Santé (Paces) « élargie », dans l’intérêt des étudiants et des universités, afin de limiter les taux d’échec. « Elargie » car l’Ordre veut aussi mettre en place un socle commun à toutes les professions de santé en première année, certaines professions de santé n’étant toujours pas « universitarisées ». (Proposition du CNOM 8-2 « Mettre en place un socle commun à toutes les professions de santé en première année »)
« Pour le SNPI CFE CGC, syndicat des infirmiers salariés, la réponse est claire, c’est non, nous ne souhaitons pas que certains se retrouvent dans telle filière par dépit, au vu de ses résultats scolaires. Nos professions doivent se faire par choix. Que le CNOM s’occupe des médecins, il n’a rien à dire sur notre formation, les soignants ne sont pas à ses ordres ! » précise Thierry Amouroux, le Secrétaire Général du SNPI.
En novembre 2015, 20.585 infirmières, cadres infirmiers ou infirmières spécialisées ont répondu : 68 % de ces professionnels infirmiers sont hostiles à une première année commune aux formations paramédicales (14.018 réponses contre, 6.567 réponses pour). Il n’est pas nécessaire de faire une année commune pour mettre en place quelques cours transversaux, ou donner des notions de base concernant chaque métier afin de mieux prendre en charge le patient et de mieux comprendre le travail de chacun.
Les professions de santé ont réfléchi à leurs contenus : une nouvelle modification ne ferait qu’ajouter de la confusion dans les différentes filières. Les modalités ne sont pas les mêmes, les socles des métiers ne sont pas les mêmes, les finalités ne sont pas les mêmes ! Il serait sans doute plus intéressant de renforcer dans chaque filière, l’interdisciplinarité, la transdisciplinarité. Mais il faut respecter le cœur de métier.
Pour Thierry Amouroux, le Secrétaire Général du SNPI CFE-CGC, « cela irait à l’encontre de l’approche par compétences des nouveaux référentiels de formation issus de la réforme LMD des professions de santé. En sciences humaines, les étudiants en sociologie, sciences de l’éducation ou psychologie ont des UE transversales (méthodologie, statistique, anglais, etc.) ce n’est pas pour autant que l’on a créé une première année commune de sciences humaines ! »
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