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Dépistage du cancer de la prostate : deux nouveaux outils pour faciliter une décision éclairée et partagée (Communiqué)

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« La question du dépistage du cancer de la prostate et de ses modalités se pose fréquemment en médecine générale. Selon la dernière étude de la Cnamts publiée aujourd’hui dans le BEH, entre 2012 et 2014, 62 % des hommes âgés de 50 à 69 ans et 68 % des hommes de plus de 75 ans ont réalisé au moins un dosage de l’antigène spécifique prostatique (PSA). La quasi-totalité (88 %) des dosages de PSA est prescrite par un médecin généraliste, qui dans 95 % des cas les associe à d’autres examens (9 en moyenne dont glycémie, dosage de lipides, créatininémie…) dans le cadre d’un « bilan de santé ».

Une pratique de « dépistage individuel » du cancer de la prostate par le dosage du PSA sérique s’est donc répandue en France. Pourtant, à l’heure actuelle, les études ne permettent pas de conclure clairement sur les bénéfices du dosage du PSA sur la mortalité par cancer de la prostate.

En France, la Haute Autorité de Santé précise qu’il n’a pas été retrouvé d’éléments scientifiques permettant de justifier ce dépistage par dosage du PSA, y compris dans des populations considérées comme étant plus à risque. Aucune autorité sanitaire dans le monde n’a rendu d’avis favorable au déploiement d’un programme de dépistage du cancer de la prostate par dosage du PSA.

Les chiffres clés du cancer de la prostate

Avec près de 57 000 nouveaux cas par an, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme (28 % des cas de cancers).
Son évolution est le plus souvent très lente, d’une durée de 10 à 15 ans en moyenne avant que n’apparaissent des symptômes.
Il se place au troisième rang en termes de mortalité par cancer chez l’homme (à l’origine de 8 900 décès), soit 10 % des décès par cancer et 3 % des décès masculins.
Enfin, trois quarts des décès ont lieu après 75 ans.

La nécessité d’une information préalable des hommes afin de permettre une décision éclairée

L’ensemble des évaluations publiées en France sur ce dépistage concluent qu’une information éclairée des hommes par le médecin est nécessaire, afin que ceux-ci soient au fait des limites de la démarche et prennent une décision en toute connaissance de cause. Or, les résultats d’une enquête BVA montrent que seuls 47 % des hommes ayant fait un dosage du PSA disent avoir été informés des bénéfices potentiels et des limites de ce dépistage.

Une information vers les médecins

Dans ce contexte, l’Institut National du Cancer et l’Assurance Maladie, en lien avec le Collège de Médecine Générale, mettent en place une information sur la prescription du premier dosage du PSA.

Afin de donner tous les outils nécessaires à une prise de décision partagée entre le médecin et son patient, deux outils d’information sont mis à disposition, l’un pour les professionnels de santé et l’autre pour le grand public.

Le premier délivre aux médecins généralistes toutes les données objectives et utiles ainsi que des éléments de contexte sur les bénéfices et risques du dépistage du cancer de la prostate par dosage du PSA et de son traitement, afin de les aider dans leur pratique et dans l’information à apporter à leurs patients.

Le second outil est destiné aux patients. Il vise à informer les hommes qui souhaitent s’engager dans une démarche de dépistage afin de leur permettre de mettre en balance les bénéfices attendus par rapport aux risques encourus et ainsi faciliter le dialogue.

Des outils qui visent à rappeler les informations suivantes :

· Un cancer d’évolution lente

Avec 57 000 nouveaux cas estimés, le cancer de la prostate est responsable de 9 000 décès chaque année. Fortement lié à l’âge (c’est autour de 70 ans qu’il est le plus fréquent), il évolue le plus souvent lentement, sur 10 à 15 ans avant que n’apparaissent des symptômes. A noter que plus des trois quarts de ces décès surviennent après 75 ans, avec un âge médian au décès de 83 ans.

Un dépistage dont les bénéfices sont insuffisamment prouvés au regard des inconvénients

Le bénéfice n’est pas clairement démontré : les deux plus importantes études scientifiques disponibles sur ce sujet présentent des résultats contradictoires. Elles ne permettent pas de conclure sur les bénéfices du dosage du PSA, ni sur l’impact d’un dépistage ponctuel ou régulier en terme de mortalité. Cependant, à titre individuel, pour un homme dont le cancer serait ou deviendrait agressif, le dépistage peut être bénéfique. Pour un cancer détecté à un stade précoce, il n’existe cependant pas aujourd’hui de marqueur ou d’examen qui permette d’identifier précisément les cancers qui ont un risque d’évoluer de manière défavorable. En revanche, les limites et risques de ce dépistage sont non négligeables et nécessitent que chaque homme décide en connaissance de cause.

Une fiabilité limitée :

L’association du dosage du PSA et du toucher rectal est insuffisamment fiable dans le cadre d’un dépistage. Le toucher rectal normal n’exclut pas un cancer car cet examen ne permet de détecter que des tumeurs palpables, tandis que :

– Le test PSA peut être faussement négatif et rassurer à tort, la valeur prédictive négative (VPN) est de 90% ce qui signifie que parmi les hommes qui ont un PSA 4 ng/ml, 3 sur 10 ont un cancer et 7 sur 10 n’en ont pas.

Des risques de surdiagnostic et de surtraitement :

Le cancer de la prostate étant souvent d’évolution lente, le dépistage par dosage du PSA entraîne un risque de surdiagnostic et de surtraitement. Ce surdiagnostic varie de 30 % à 50 % des cancers de la prostate dépistés selon les études. Ces cancers auraient pu ne pas être traités sans que cela porte préjudice aux hommes. Les personnes concernées n’auront donc pas tiré bénéfice du dépistage ; en revanche, elles sont exposées à un surtraitement et aux effets indésirables et inconvénients potentiels liés à la prise en charge diagnostique et thérapeutique.

Des effets indésirables :

Chez les hommes traités pour un cancer de la prostate en 2012 en France, 50 % ont présenté une ou plusieurs complications nécessitant un traitement dans les deux ans suivant le diagnostic, avec notamment des troubles de l’érection traités pour 35 % des hommes et une incontinence urinaire traitée pour 21 % d’entre eux.

> Retrouvez le dossier complet concernant le dépistage du cancer de la prostate sur e-cancer.fr, le site de l’Institut national du cancer et sur Ameli.fr.

Accéder au dossier pour les professionnels de santé et pour le grand public
Consulter la brochure sur « la première prescription du PSA chez l’homme asymptomatique » et la brochure à remettre aux hommes « Le dépistage du cancer de la prostate : s’informer avant de décider »

Contacts Presse :
Institut national du cancer : Julie Decoutère : 01 41 10 14 44 – presseinca@institutcancer.fr
Assurance Maladie : Céline Robert Tissot : 01 72 60 13 37 – presse@cnamts.fr
Collège de la Médecine Générale : Pierre-Louis Druais : 01 47 45 13 55 – pl.druais@lecmg.fr

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