En 2013, les députés, soucieux d’encourager notamment le développement de la dialyse à domicile, ont voté une disposition intéressante mettant en œuvre des expérimentations régionales. Près de 3 ans après, le cahier des charges est enfin publié., fruit d’une bien longue concertation.
Les PSAD s’étaient réjouis à l’époque de l’adoption par le Parlement d’une disposition permettant notamment d’accompagner le libre choix par les patients de leurs modalités de dialyse ainsi que l’innovation technologique et organisationnelles pour le traitement de malades chroniques. Ils constataient que le Parlement avait explicitement cité les Prestataires de Santé à Domicile, prévoyant leur implication dans la mise en œuvre des solutions du domicile et la possibilité, dans le cadre des expérimentations de déroger à certaines règles concernant notamment la dispensation de certains médicaments nécessaires au traitement des insuffisants rénaux dialysés à domicile.
Pendant les 3 ans qu’a duré la concertation, pas une fois les prestataires n’ont été officiellement consultés. Ils ont réussi à donner leur avis sur un projet de texte, courant 2014, sans jamais être reçus ni entendus, malgré leurs demandes réitérées. Le fait que l’Assurance maladie ait à nouveau impliqué les Prestataires de Santé à Domicile au cœur de la question dans son rapport Charges et Produits pour 2015 n’y a rien changé ; des amendements allant également dans le sens d’une implication des PSAD dans le déploiement de la dialyse à domicile ont même été repoussés par le Gouvernement lors de la discussion du dernier PLFSS, au motif … que des expérimentations étaient en cours !
Au final, la montagne a-t-elle accouché d’une souris ? C’est le sentiment que laisse la lecture du texte publié la semaine dernière au journal officiel. Plus de mention de l’expérimentation des modalités de dispensation des dialysats par les prestataires ; des PSAD tout juste autorisés à « contribuer à la mise en œuvre de la partie logistique des soins de dialyse péritonéale et l’hémodialyse à domicile dans le cadre d’un conventionnement avec une structure autorisée à la dialyse à domicile « , aucun objectif de nombre et de types de projets à évaluer in fine pour les différents segments des expérimentations. Si les patients attendaient ces expérimentations pour avoir un accès facilité à une dialyse à domicile, sécurisée et respectueuse de leur mode de vie, ils vont pouvoir attendre encore longtemps.
Trois ans auront sans doute été perdus, mais tout cela n’entame pas la motivation de la Fédération des PSAD qui compte continuer à proposer d’avancer sur de vraies solutions de déploiement à grande échelle de la dialyse à domicile, en combinant les savoirs faire de chacun, en lien étroit avec les néphrologues, les structures hospitalières de repli, les infirmiers libéraux et les fabricants de technologie. Elle souhaite évoquer au plus vite avec les pouvoirs publics la mise en oeuvre d’une vraie généralisation qui passe notamment par l’instauration d’une prestation spécifique à la LPP (liste de produits et prestations remboursables) spécifique et des dispositions législatives pour renforcer le rôle des PSAD.
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