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Pharmacité 2016 : intervention de Patrick Errard, Président du Leem (Discours)

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PharmaCité 2016 – Université des entreprises du médicament – «Présidentielle 2017 : la santé candidate ! » – Discours d’ouverture et de clôture de Patrick Errard, Président du Leem


Intervention d’ouverture 

Remerciements aux intervenants et aux participants.

Pour sa deuxième édition, nous avons choisi de nous poser ici, aux pieds de la Grande Arche de la Défense, dont le nom véritable – on l’oublie souvent – est l’Arche de la Fraternité.

Un beau principe que la fraternité, inscrit dans les valeurs républicaines, et qui trouve une résonnance toute particulière pour l’ensemble des acteurs de santé qui nous font l’amitié et le plaisir d’être ici présents.

Tous se reconnaîtront dans l’idée que si la santé est très souvent un sujet de conversation, elle n’est que rarement un objet de débat. Il est toujours étonnant de constater qu’un sujet aussi intime, et dans le même temps aussi collectif, qui met en jeu la vie, mais aussi ses limites, puisse être à ce point absent du débat démocratique.

Et pourtant, que de témoignages à partager et de défis à relever. La santé est un sujet de société, elle est un sujet politique, et elle doit à ce titre redevenir un sujet de partage. Partage des connaissances, partage des savoirs, des idées, des projets.

Et si au fond, en cette veille d’élection présidentielle 2017, on faisait de la santé une « candidate » au débat d’idées et à la confrontation des programmes ? 

Parce que nous sommes des acteurs de la santé, parce que nous concourons largement au dynamisme de la recherche, tant publique que privée, et parce qu’à notre place d’industriels de la santé, nous avons  pour mission de soulager, soigner et guérir les patients, nous entendons prendre part à ce débat.

Nous pensons que celles et ceux qui cherchent, trouvent et produisent les innovations d’aujourd’hui et de demain, sont bien placés pour expliquer en quoi le monde de la santé va changer, et comment les maladies que l’on pensait hier incurables, peuvent être vaincues.

La santé a été la grande oubliée des campagnes électorales, ce n’est pas le fruit du hasard, personne ne veut se lancer sur ce terrain complexe. La France a laissé s’accumuler les difficultés, mais aujourd’hui, le principe de réalité s’applique et des décisions seront nécessaires pour la prochaine équipe en place.

L’objectif de la journée est de parcourir l’ensemble des enjeux de ces révolutions pour éclairer la route des décideurs politiques pour les cinq années à venir.

On va parcourir ensemble ces quatre révolutions, et pour vous donner la tonalité de la journée, je vous propose quelques images pour nous plonger dans le sujet…


Intervention de clôture 

Mesdames, Messieurs,

Il me revient de conclure cette seconde édition de PharmaCité.

Mais plutôt que de conclusion, ce sont des perspectives que je souhaite devant vous esquisser, ainsi que l’ont fait tous ceux qui se sont succédés aujourd’hui, sur cette même scène.

Je tiens à remercier une nouvelle fois tous les chercheurs, entrepreneurs, médecins, patients, inventeurs, et bien sûr responsables politiques, qui ont bien voulu se prêter à l’exercice que nous leur avons proposé. Celui de commenter, d’illustrer, de bousculer les révolutions à l’œuvre dans la santé.

La révolution telle que nous l’entendons est moins à prendre dans son acception historique que dans son acception scientifique, et donc copernicienne. Une idée de la révolution qui nous invite à changer de perspective, à réinventer nos approches, mais aussi – osons le dire – à forcer nos conservatismes.

Nous avons organisé cette journée autour des révolutions en santé, en formant le vœu que, dans cette campagne présidentielle dont nous vivons les prémices, la santé soit enfin considérée pour ce qu’elle est.

La santé, c’est d’abord un droit individuel. Vivre plus longtemps et en bonne santé, prévenir ou déjouer la maladie, la douleur, le handicap, s’épanouir dans une vie active et autonome : autant d’aspirations que partagent aujourd’hui 67 millions de Françaises et de Français.

La santé, c’est aussi un bien collectif. Gage d’indépendance et de sécurité sanitaire, elle est aussi un vecteur de dynamisme scientifique, industriel et économique.

La santé, c’est enfin un choix politique !

Dans un monde en transformation, l’avenir d’un pays se joue aujourd’hui sur la manière dont il appréhende les enjeux de santé. 

C’est pourquoi, alors que les Français vont être appelés à élire leur prochain Président de la République, la campagne électorale doit être l’occasion de proposer aux Français un vrai projet pour la santé.

Présentes sur le front de la recherche médicale, de l’emploi et de la vitalité industrielle du pays, les entreprises du médicament abordent cette échéance avec une ambition : faire de la France une terre d’excellence pour la santé, pour l’innovation, et surtout pour les patients.

Cet objectif ne peut pas, ne doit pas, être dilué dans des querelles partisanes.

… Il ne doit pas être le jouet des idéologies, d’où qu’elles viennent,

… Il ne doit pas être évincé du débat public, au motif de la complexité des normes et des procédures qui régissent le fonctionnement du système de santé.

 Cet objectif, enfin, ne doit pas être plus longtemps l’otage du court-termisme budgétaire qui, à de bonnes questions – celles de la soutenabilité de notre modèle de protection sociale –, apportent des réponses sans lendemain.

Nos décideurs politiques, notre appareil administratif, nos législateurs, doivent regarder en face, et avec force, les révolutions qui sont aujourd’hui à l’œuvre, sur le plan thérapeutique, sociétal, organisationnel et économique.

Ces défis sont intimement liés !

Ainsi, le défi du financement de la santé, dans un contexte de tension croissante des comptes sociaux, est d’autant plus critique que le pays est confronté à des enjeux cruciaux en termes de santé publique, d’organisation des soins et d’amélioration de la prise en charge des patients.

Les industriels du médicament sont au cœur de ce défi, et sont une clé essentielle de la solution et non du problème. C’est par nos efforts de recherche, notre dynamisme, et notre engagement, y compris financier, que la chance nous est donnée de transformer profondément notre système de santé.

Il est des candidats qui prônent un discours de vérité aux Français.

Chiche !

Alors,

  • Dire la vérité, ce n’est pas de faire croire aux Français que l’Etat peut tout en matière de pilotage de la santé, mais au contraire d’affirmer sa confiance aux acteurs de terrain en encourageant les initiatives régionales, en adaptant l’offre de soins aux besoins, et en faisant du parcours de soins du patient une fantastique opportunité de qualité et d’efficience.
  • Dire la vérité, ce  n’est pas de leur faire croire que nous sommes les champions de la consommation des médicaments dans le monde, et encore moins que ces derniers creusent à eux seuls le déficit de la sécurité sociale. C’est au contraire de les réconcilier autour de ce fantastique espoir que constitue l’avènement de nos innovations : Hépatite C, mélanome, cancer bronchique et maladies rares.
  • Dire la vérité, ce n’est pas de leur dire que le système est opaque, que nos experts sont en conflit d’intérêt permanent, mais c’est de leur parler de l’excellence de la médecine française, de nos universités, et de la probité des hauts fonctionnaires de l’Etat.
  • Dire la vérité, ce n’est pas de jeter l’anathème sur nos entreprises en jugeant sans preuve, sans connaissance du sujet, mais c’est parler des 100 000 femmes et hommes qui se sont engagés dans ce combat contre la maladie. Ils et elles sont là, devant moi !
  • Enfin, le discours de vérité, ce n’est pas de faire des promesses, mais tout simplement de s’engager dans une vision structurelle et pragmatique de notre offre de soin, de son financement, et de son juste usage.

Ce constat, nous l’avons posé il y a plus d’un an déjà, et depuis lors, nous n’avons pas ménagé nos efforts pour élever ce débat au-dessus des intérêts particuliers, et pour faire en sorte que la voix des acteurs de santé dans leur totalité puisse être entendue.

La création, en octobre dernier, du Collectif Santé 2017, constitue un signal fort pour nos décideurs politiques et pour la société. Dans un mouvement inédit – historique devrais-je dire – des représentants des patients, des professionnels de santé, du secteur hospitalier et médico-social et des industriels de santé, se sont unis pour interpeller les candidats à la Présidence de la République.

Ce collectif, à travers les sept engagements qu’il a formulés à l’adresse des candidats, a posé ce principe fondateur d’une politique de santé au cœur des politiques publiques, capable de définir ses priorités, de fédérer ses acteurs publics et privés, et de pérenniser sa soutenabilité par un plan de financement quinquennal.

La plateforme politique du leem, quant à elle, pose trois principes cardinaux :

1°) Garantir aux Français un accès aux meilleurs soins, par l’incitation à la recherche, la simplification administrative dans nos partenariats public-privé, et par l’accès précoce à l’innovation grâce à un renforcement du système des ATU, et certainement pas en renforçant et en complexifiant une fois de plus les mécanismes de régulation.

2°) Réconcilier la maîtrise des dépenses de santé avec l’attractivité industrielle.  Après 6 années de régulation comptable, qui fait contribuer l’industrie du médicament à hauteur de 5 Milliards sur les 10 affichés dans le redressement des comptes sociaux, il est temps de retrouver de la cohérence. Nous pouvons apporter du dynamisme à l’innovation, nous en avons. Nous pouvons apporter de la croissance au pays, il suffit juste de nous libérer de ce carcan mortifère, en réintégrant les gains d’efficience de nos innovations. Nous pouvons apporter de l’emploi et de la transformation dans les métiers, nous savons former nos jeunes, il suffit juste de nous laisser faire. C’est une politique lisible, juste et cohérente que nous voulons, pas cette instabilité précaire qui obère l’investissement industriel, la compétitivité et l’emploi de notre secteur.

3°) Enfin, faire le pari de l’efficience de la chaine administrative en simplifiant nos procédures, nos normes en s’inspirant des plus hauts standards européens.

L’Etat, nos concitoyens doivent en être convaincus : nous sommes des acteurs de santé et des acteurs industriels. Ce n’est pas là un impossible mariage, mais au contraire une fantastique opportunité au service des patients et de l’économie du pays.

C’est dans ce cadre que doit s’inscrire un pacte de confiance entre tous les acteurs de notre système de soins.

Sans confiance, il n’y a pas de perspective, sans perspective il n’y a pas de progrès.

C’est pourquoi, au sein de notre organisation professionnelle, je souhaite que l’année 2017 soit aussi consacrée à une profonde réflexion autour de l’image de notre industrie, d’abord par nos actes, mais aussi par notre communication.

Avec le Codeem (Comité de déontovigilance des Entreprises du Médicament), et avec les administrateurs du Leem, nous avons identifié les pratiques sur lesquelles nos entreprises pourraient aujourd’hui souscrire de nouveaux engagements, afin de réintégrer la place qui n’aurait jamais dû nous être déniée : celle d’une partie prenante audible, de valeur, ayant un droit à la parole, totalement insérée dans la chaîne de santé.

Cette démarche devra s’accompagner d’une communication renouvelée, centrée sur nos missions, nos valeurs et nos compétences, afin de « rendre » un visage à notre industrie.

En conclusion

Mesdames, Messieurs,

J’ai voulu tenir devant vous un discours de vérité, au nom d’une industrie qui, dans son passé récent, a su tenir compte des mutations scientifiques à l’œuvre pour opérer la mutation de son modèle.

D’aucun ont pronostiqué l’apoptose de notre secteur, son incapacité à se réinventer, à produire de nouvelles grandes innovations de rupture, à réformer ses pratiques pour mieux répondre aux attentes de la société.

Ils ont eu tort. Dans des modèles et des organisations profondément rénovés, dans des métiers eux-aussi transformés, et dans une démarche constante de rénovation de nos pratiques, tant sur le plan scientifique et industriel que sur le plan déontologique et sociétal, nous avons su nous adapter à nos propres enjeux.

Et c’est au nom de ce que nous représentons pour les patients, pour les professionnels de santé, pour la vitalité scientifique, économique et sociale du pays, que nous formulons aujourd’hui les trois objectifs que je viens d’évoquer à travers notre plateforme sectorielle.

Je sais que nous sommes capables de relever ces défis.

Nous attendons tous que le prochain quinquennat soit celui de l’évolution nécessaire de notre système de soins, pour les patients, pour le progrès et l’innovation, et pour notre industrie.

Ceci est d’abord une question de volonté.

Je revois encore, lors des Universités du MEDEF de 2015, le Premier Ministre d’alors aujourd’hui candidat, déclarer « Moi, j’aime l’entreprise ».

Et bien nous, nous aimons notre secteur, nous aimons nos métiers, nous en sommes fiers, et par-dessus tout, nous aimons celles et ceux qui œuvrent pour la santé de nos concitoyens.

Ce sont de belles personnes.

Je vous remercie.


Contacts presse :

Stéphanie BOU – tél : 01 45 03 88 38 – email : sbou@leem.org
Virginie PAUTRE – tél : 01 45 03 88 87 – email : vpautre@leem.org
Jean Clément VERGEAU – tél : 01 45 03 86 82 – email : jcvergeau@leem.org

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