« Le Conseil d’Etat a tranché : le ministère de la Santé a six mois pour rendre disponibles en pharmacie des injections ne contenant que les trois vaccins obligatoires (DTP) en France, sans association avec d’autres vaccins comme c’est le cas aujourd’hui. Or, le vaccin du DTP simple n’existe plus sous sa forme pédiatrique depuis 2008, et il n’y a pas de fabrication de ce vaccin à l’échelon mondial.
La décision du Conseil d’Etat met en jeu la responsabilité médicale des praticiens et donne raison aux associations de patients qui sont méfiantes au sujet des vaccins, notamment les tétravalents (DTP + coqueluche). Or, la coqueluche reste une affection extrêmement grave chez le nourrisson, qui peut être évitée grâce à la vaccination.
La ministre de la Santé a lancé l’année dernière une grande concertation citoyenne sur la vaccination dont est sorti le rapport Fischer qui préconise de rendre obligatoires les vaccins aujourd’hui « recommandés » pour les enfants de moins de deux ans (coqueluche, rougeole, hépatite B…). Cette obligation temporaire permettrait d’améliorer une couverture vaccinale insuffisante et de restaurer la confiance des Français.
La CSMF déplore l’absence de décision depuis la remise du rapport fin 2016 et demande à la ministre de la Santé de prendre ses responsabilités. Une décision forte et claire est nécessaire sur la politique vaccinale, en particulier sur le champ de l’obligation. L’extension des obligations vaccinales, comme le préconise le rapport Fischer, remplirait un double objectif : mettre en adéquation la loi avec les besoins de santé et répondre aux contraintes actuelles. Quels vaccins et pour qui ? De façon à ne pas mettre les médecins en position intenable d’un point de vue médico-légal.
La vaccination est un enjeu de santé publique primordial : le gouvernement ne peut laisser la population dans l’incertitude. »
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