La marche du gouvernement vers l’étatisation de la médecine libérale vient de connaître une nouvelle étape avec la mission Véran sur l’évolution des modes de financement des établissements de santé. Celle-ci s’inscrit dans le droit fil de la loi Touraine qu’elle complète en recommandant, pour le financement à l’épisode de soins, que les hôpitaux assurent le « reversement des actes réalisés aux professionnels extérieurs choisis par le patient » à partir des dotations qui leur seraient versées. Il fallait oser ! Comme d’habitude les principaux intéressés n’ont pas été consultés.
Si sur le fond, le SML estime qu’il est judicieux de revoir les modes de financement des établissements et de chercher à améliorer la coordination hôpital-ville, en revanche il rejette avec la plus grande fermeté les dispositifs visant à placer les médecins libéraux sous la tutelle et la dépendance financière des établissements, qu’ils soient publics ou privés. Le SML ne veut pas d’une « ubérisation » de la médecine libérale par l’hôpital, avec des médecins « indépendants-dépendants » payés à coups de lance-pierre.
Le SML rappelle son attachement à l’indépendance du médecin libéral et au paiement direct à l’acte par le patient. Concernant la coordination, le SML défend le principe de la création d’un acte spécifique de coordination destiné à rémunérer cette mission. Enfin, le SML considère que, si une évolution vers le paiement par épisode ou parcours de soins doit être envisagée, elle ne peut se concevoir en dehors des médecins libéraux, et que le pilier central ne devra pas en être l’hôpital, mais le médecin libéral.