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« Pénurie organisée de vaccins : de qui se moque t-on ? » (Communiqué)

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Communiqué de Michèle RIVASI (députée européenne écologiste, biologiste, auteure du Racket des laboratoires pharmaceutiques et comment en sortir) :

Depuis le début d’année, les cas de pénurie de vaccins se multiplient malgré les injonctions du Conseil d’Etat. Les laboratoires imposent donc par exemple un hexavalent du fait de la pénurie du vaccin contre la coqueluche. Les firmes pharmaceutiques avancent des arguments peu convaincants pendant que les autorités sanitaires laissent faire.

Rappelons que la commercialisation du DTPolio Mérieux, sans aluminium, a été suspendue en 2008, pour « hausse d’effets indésirables non graves ». Or, la preuve a été apportée que les données à l’origine de cette soi-disant hausse avaient été falsifiées. Depuis, la population française est privée de ces vaccins sans aluminium, qui correspondaient à l’obligation vaccinale faite aux enfants entrant en collectivité.
Aussi, dans sa décision du 8 février 2017, le Conseil d’Etat, suite à une plainte collective de 2300 personnes, a donné six mois aux autorités sanitaires et aux laboratoires pharmaceutiques pour rendre de nouveau disponible le vaccin trivalent protégeant contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP). L’État est en effet en capacité d’exiger des laboratoires la fabrication et la commercialisation d’un DTPolio, de surcroît sans aluminium.

Jusqu’il y a peu, les parents pouvaient encore choisir entre :
– le tétravalent (qui protège contre quatre maladies : DTP + coqueluche) avec le Tétravac de Sanofi et l’Infanrix-Tetra de GSK
– le pentavalent (qui immunise contre DTP + coqueluche + haemophilus influenzae de type B (Hib), maladie respiratoire contagieuse qui peut causer des méningites) avec le Pentavax de Sanofi et l’InfanrixQuinta de GSK
– l’hexavalent (qui traite les 5 maladies mentionnées ci-dessus + l’hépatite B) Avec l’Infanrix Hexa de GSK.

Cependant, depuis plusieurs années la pénurie s’est aggravée puisque le tétravalent et le pentavalent ne sont plus disponibles non plus et qu’il ne reste plus que l’hexavalent à disposition. On force donc les parents à faire vacciner leurs enfants au delà du cadre obligatoire ce qui pose également des problèmes de responsabilité en cas d’effets indésirables graves, l’Etat n’indemnisant les victimes que des vaccins obligatoires et non des vaccins seulement recommandés.
Les laboratoires Sanofi et GSK qui produisent ces vaccins expliquent la pénurie du fait d’une forte demande mondiale mais les faits sont troublants.
Si cette demande est si forte, pourquoi la pénurie ne concerne-t-elle pas aussi l’hexavalent ? Et comment se fait-il que les deux laboratoires qui produisent ces vaccins soient en rupture de stock au même moment ? Ces éléments ne font qu’éveiller les soupçons.

En outre, en 2014, Sanofi avait mis à disposition un kit spécial qui combine le DT-Vax et l’Immovax polio mais même ce kit est maintenant introuvable. Sanofi propose donc actuellement un substitut qui était normalement destiné au marché nord-américain et qui contient un dérivé de mercure. Il est distribué directement aux médecins car sa commercialisation n’est même pas autorisée en pharmacie…

Cette pénurie est tout à fait scandaleuse dans la mesure où elle profite indéniablement aux laboratoires et coûte à la collectivité. Avant 2008, le vaccin DTP ne coûtait que 7 euros, quant aux vaccins tétravalents et pentavalents ils coûtent respectivement 14 et 26 euros pendant que l’hexavalent, le seul encore vraiment disponible, est autour de 40 euros. C’est le jackpot pour les entreprises du médicament.
Il est grand temps que cette dérive cesse et que l’Etat retrouve la maîtrise de sa politique vaccinale.

Contact presse : Sébastien Barles – 06 75 00 63 31

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