L’U.ME.SPE-CSMF accueille avec beaucoup d’intérêt la proposition d’Olivier Véran sur la mise en place d’un « contrat de mandature ». Les défis en matière de santé pour les cinq prochaines années sont déjà bien identifiés et doivent être portés le plus rapidement selon le souhait du Président de la République. Emmanuel Macron a proposé un objectif des dépenses pluriannuel. Le moment apparaît en effet pertinent, les clivages partisans vont ainsi devoir céder au pragmatisme…
Notre pays a effectivement besoin de profonds changements structurels et organisationnels qui ne pourront se conduire que dans le cadre d’une confiance retrouvée. Les coupes budgétaires annoncées ne donneront pas les résultats escomptés si elles sont mises en place de façon unilatérale. La budgétisation annuelle n’est pas un élément qui permettra d’engager les réformes structurelles indispensables à notre système de santé. L’expression caricaturale de ce mode de réflexion en est bien l’échec de la mise en place du virage ambulatoire où rien ne s’est modifié depuis des années.
Demain il ne doit pas y avoir de demandes de soins sans réponse sur l’ensemble du territoire, nous devons conserver, protéger notre pacte social. Pourtant, les besoins de nos concitoyens se sont modifiés, l’innovation technologique est quotidienne et les dépenses ne font que croître, bien plus rapidement d’ailleurs que les recettes n’augmentent. La difficulté de chacun des acteurs est de trouver sa place dans un processus de soins évolutif et qui a l’obligation de rester pertinent, efficient et de qualité. L’ambition de L’U.ME.SPE. est de construire ce projet, qui ne sera viable que s’il est fédérateur de toutes les spécialités, y compris la médecine générale, dans le cadre d’un exercice en milieu libéral ou salarié.
L’U.ME.SPE-CSMF est tournée vers l’action et élabore, dans le cadre de trois commissions, des solutions pour redonner une perspective d’avenir à notre système de soins, particulièrement à la médecine spécialisée. Au travers du rendu des groupes de travail, nous identifions déjà des pistes de changement (conférence de presse du 6 juillet). Nous proposerons dès Septembre, comme le souhaite Madame la Ministre, de mettre en œuvre des expérimentations sur la base d’un volontariat. Les champs d’exploration seront divers et structurants pour la profession et seront des éléments de réponse à la pérennité de notre système de soins : la pertinence des actes et des prises en charge, la reconnaissance de la permanence des soins, la continuité des soins, sans esquiver la re-certification des médecins, le paiement à l’épisode de soins ou la contractualisation pour la prise en charge d’une population définie. Pour mettre en place le virage ambulatoire tant attendu, il est indispensable qu’il soit enfin organisé, partagé et structuré de façon collective et non, comme le propose Madame La Ministre, laissé à la seule organisation des Fédérations Hospitalières (peut-on demander au « club des fumeurs de cigares » de l’assemblée d’élaborer la lutte anti-tabac ?).
L’U.ME.SPE-CSMFsouhaite rencontrer Mme Brigitte Bourguignon, Présidente des Affaires Sociales et Monsieur Olivier Véran pour présenter et partager ces propositions et pour permettre, au travers de la loi de financement de la Sécurité Sociale, la mise en place d’expérimentations de nouveaux modèles d’organisation et de financement du système de santé français.