Les lauréats de l’édition 2017 ont reçu le 6 octobre leur Prix Prescrire. Chacun à sa manière a expliqué avec force conviction l’apport particulier de cette distinction pour la reconnaissance et la légitimation de leur engagement. Une édition entièrement consacrée à des ouvrages qui, sous différentes approches, montrent l’urgence qu’on permette effectivement aux patients, aux usagers d’être associés dans une relation d’information et de décision partagées. Une revendication qu’il faut encore marteler pour ce qui concerne tant les décisions individuelles que collectives.
Dépakine, le scandale. Je ne pouvais pas me taire de Marine MARTIN, aux éditions Robert Laffont
La conclusion du commentaire de Prescire est éloquente : « Pendant combien d’années encore les dangers de l‘acide valproïque pour les enfants à naître auraient-ils continué à être ignorés, en France et ailleurs, sans le combat constructif de cette mère ?».
La mort est-elle un droit ? de Véronique FOURNIER, à La Documentation française
Oui ou non ? Les deux réponses à la question sont respectables. Le compromis, auquel on est jusqu’à présent parvenu en France pour les faire respecter, montre régulièrement ses faiblesses à travers des cas médiatisés. Un compromis dans les textes qui doit encore s’imposer comme un consensus dans les pratiques.
Private patents and public health. Changing intellectual property rules for access to medicines de Ellen F.M.’T HOEN, aux éditions AMB Publishers et Health Action International
Dans son discours en français, l’auteure irlandaise a expliqué pourquoi le système des brevets constitue aujourd’hui une impasse pour le financement d’une innovation thérapeutique qui soit accessible à tous et donc réellement au service de la santé publique. Et rappelle que « si les médicaments doivent être sûrs, efficaces et accessibles… l’histoire nous apprend que, sans action politique, ce n’est pas forcément le cas ! ».
Trop soigner rend malade de Claude RAMBAUD et Jean-Pierre THIERRY, aux éditions Albin Michel
Un ouvrage technique « juste ce qu’il faut », évoquant la pertinence des soins à travers des exemples concrets qui parlent à de très (trop) nombreux patients surmédicalisés… et surtout en leur proposant des repères et des outils de réflexion pour oser, dans la relation de soins, entrer dans la décision partagée. Une question simple et facile à garder en tête : « Docteur, est-ce bien nécessaire ? ».
Pour chacune des causes défendues dans les ouvrages primés, on fait le même constat : une information inexistante ou inefficiente. Nombre de voix appellent au changement de paradigme en matière d’information et de communication avec les médecins et les professionnels de santé, en particulier vis-à-vis du médicament. Considérer, dans le cadre d’un nouveau paradigme, que l’information au patient est essentielle pour accompagner l’évolution des pratiques est une piste essentielle à considérer. La démocratie sanitaire ne doit pas n’être qu’un concept.