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Le SML dénonce les recommandations du CESE sur les déserts médicaux (Communiqué)

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« Le Conseil économique, social et environnement adopte aujourd’hui un avis sur les déserts médicaux en recommandant, une fois de plus la mise en œuvre de mesures coercitives et le conventionnement sélectif des médecins en secteur 2.

Le Syndicat des médecins libéraux (SML) s’étonne que la commission chargée d’élaborer cet avis n’ait pas pris la peine, contrairement aux assemblées du Parlement, de solliciter le point de vue des syndicats médicaux libéraux dans le cadre de ses auditions publiques. Le SML considère qu’il s’agit d’un avis partial et qui se borne, pour l’essentiel, à recopier les conclusions du récent rapport de la Cour des comptes sur ce sujet. Ce constat conduit le SML à s’interroger sur l’intérêt du CESE et de son maintien.

Le SML rappelle qu’il est, de façon déterminée et résolue, opposé aux mesures coercitives sur l’installation des médecins libéraux. Elles seront inefficaces et dangereuses. Les dispositifs de régulation de l’installation établis par d’autres professions de santé, l’ont été dans le cadre de la négociation conventionnelle -et pas par la contrainte- dans le seul but de corriger des situations de pléthore. Dans le contexte d’une pénurie de médecins conjuguée à l’augmentation des besoins de soins et la profonde modification de leur nature, limiter l’installation ne pourra se traduire que par l’aggravation les situations de pénurie et les généraliser.

Les SML estime que cet avis exprime une volonté de remise en cause l’exercice libéral. Or celui-ci repose sur 5 piliers : le secret médical, la liberté d’installation, la liberté de prescription, la liberté de choix du patient et le paiement direct à l’acte. Ils sont indissociables et la remise en cause d’un seul d’entre eux suffit à saper les fondements de la médecine libérale.

Si l’on suit les préconisations du CESE, ce sera d’abord la fin de la liberté d’installation des médecins exerçant en secteur 2, puis viendra ensuite la confiscation de liberté d’installation pour tous les médecins libéraux, puis, c’est la liberté des patients de choisir leur médecin qui disparaîtra et enfin les autres piliers cèderont aux aussi au profit d’une étatisation des soins de proximité. En outre, cibler une fois de plus le secteur 2 est une hérésie qui pénalise en premier lieu les patients. Dissuader leur installation, revient à priver les patients de médecins hautement qualifiés. Est-ce cela l’objectif du CESE ?

Le SML dénonce une volonté du CESE de saborder la convention médicale. Cela est très inquiétant dans la mesure où y siègent les représentants de centrales syndicales de salariés lesquelles participent au pilotage du Conseil de l’UNCAM. Il est, de même, surprenant de voir certains représentants des complémentaires santé, qui ne cessent de revendiquer une place plus importante dans le pilotage conventionnel, soutenir eux aussi un tel avis.

Le SML, qui travaille avec les organisations de jeunes et futurs médecins, n’accepte pas les recommandations anti-jeunes du CESE. Les mesures d’encadrement de l’installation s’appliqueront aux jeunes diplômés et en particulier à ceux qui ont fait l’effort de prolonger leurs études pour devenir chefs de clinique et ainsi offrir le meilleur niveau d’excellence aux patients. Le SML refuse qu’ils se voient « récompensés » de cette manière et ne comprend d’ailleurs pas que le groupe des Organisations étudiantes et mouvements de jeunesse du CESE puisse soutenir un tel projet !

Enfin, le SML en a plus qu’assez que des organisations comme le CESE veuillent rendre la médecine libérale responsable de tout et lui imposer toutes les contraintes alors que, pendant ce temps, les services publics disparaissent des zones sous-médicalisées et que la plupart d’entre elles, à l’écart des autoroutes du numérique, restent privées de l’internet à haut débit aujourd’hui indispensable au développement de la télémédecine qui constitue l’une des réponses à mettre en œuvre.

C’est pourquoi, le SML estime que les contraintes doivent en premier lieu s’appliquer aux acteurs publics. Si les médecins font le choix du libéral, c’est pour exercer une profession libérale et indépendante. Cela doit être respecté. »

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