« Une réforme de la prise en charge des maladies rénales est nécessaire et urgente, pour les patients comme pour le système de santé. Elle ne peut se faire sans réforme des financements. Renaloo la réclame de longue date et rend publiques des propositions concrètes pour la mettre en œuvre.
Une réforme nécessaire
Plus de 80 000 patients dont les reins ne fonctionnent plus sont actuellement traités, dont 45 000 (56%) par dialyse et 35 000 par transplantation rénale (44%), alors que cette répartition est au moins inversée chez beaucoup de nos voisins européens.
Le nombre de ces patients augmente d’environ 4% chaque année. Ainsi, si rien n’est entrepris, ils seront 110 000 en 2022, dont plus de 60 000 dialysés. Le coût de leur prise en charge avoisinera les 5 milliards d’euros par an (4 milliards actuellement, dont plus de 80% pour la dialyse). Il s’agit de traitements vitaux, très lourds, dont l’impact sur la vie des personnes, en particulier pour les dialysés, est considérable.
Un mode de tarification inadapté
Le mode de tarification actuelle de la dialyse est un frein au développement des pratiques qui peuvent améliorer les parcours des patients, leur autonomie et leur qualité de vie. Ces difficultés ont été mises en évidence ces dernières années par différents travaux : Etats Généraux du Rein, CNAMTS, HAS, Cour des comptes, HCAAM, etc. Il est donc nécessaire d’agir.
Nos propositions : une réforme du financement basée sur 5 grandes mesures
Dans la suite de sa plateforme de propositions « Cap sur le rein » 2017-2022, qui fixe des objectifs en termes d’évolution des prises en charge, Renaloo a élaboré des recommandations pour une réforme reposant sur des modalités de financement innovantes, garantissant à la fois une amélioration de la qualité des soins et de la vie des patients, mais aussi la soutenabilité pour notre système de santé.
– Un forfait pour les stades précédant le remplacement rénal, intégrant un dispositif d’orientation vers la greffe et / ou la dialyse
– Des forfaits, rémunérations médicales et incitatifs pour les patient-e-s privilégiant les modalités de dialyse les plus autonomes
– Une optimisation des « forfaits greffe » incitant au développement de l’activité de transplantation et de son efficience
– Des bonus sur objectifs, visant à créer des incitatifs forts aux bonnes pratiques, pour les structures de dialyse
– Une réforme du financement des transports pour la dialyse
Ce document est le résultat de la mobilisation d’un groupe de travail* issu du comité médical et scientifique de Renaloo, rassemblant patients, professionnels, représentants d’établissements, experts en santé publique et économie de la santé.
La mise en œuvre de ces propositions permettrait non seulement d’engager une réforme efficace, mais aussi de faire des maladies rénales un modèle dans le champ des pathologies chroniques. La situation actuelle du financement des traitements de remplacement rénal permet d’envisager d’importantes marges de manœuvre pour financer ce nouveau dispositif.
La réforme que nous proposons, construite par, pour et avec les patients, fait en outre parfaitement écho aux priorités identifiées par la Ministre de la santé pour améliorer la pertinence et l’efficience des soins. Il nous faut donc sans attendre la mettre en œuvre, ensemble. »