« Je vous présente mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2018 : que le bonheur, la réussite et la santé vous accompagnent. Des vœux de bonne santé prennent ici, dans la Domus Medica, tout son sens, car elle est ce bien si précieux, indispensable à chacune et chacun, que nous nous efforçons tous de préserver auprès de nos patients, mais aussi au travers de notre engagement syndical.
Nous sommes sortis l’an passé du quinquennat Touraine au ministère de la santé qui a été marqué par une longue glaciation et qui a figé, voire crispé toutes les positions. Les responsabilités sont bien identifiées : l’absence de dialogue, le dogmatisme et la rigidité de la posture ministérielle de l’époque. À cela s’ajoute une profession médicale en grande difficulté et en crise. Autant de paramètres qui ont malheureusement freiné toutes les évolutions pourtant nécessaires, mais surtout détruit la confiance qu’il nous faudra plusieurs années à retrouver.
Pourtant, l’année 2017 s’est terminée sous de meilleurs auspices : l’évolution politique majeure et inattendue dans le pays a ouvert la voie à un renouvellement du personnel politique, mais aussi et surtout à un retour du dialogue avec les décideurs en santé.
Agnès Buzyn, ministre de la Santé médecin, s’est montrée courageuse dans ses prises de position en santé publique – en particulier sur la vaccination pour les enfants -, et a su renouer avec l’écoute et le dialogue, tenir un langage certes volontariste, mais que les médecins comprennent.
Fin octobre, les médecins libéraux et leur premier syndicat, la CSMF, ont remporté une victoire décisive : la mort du tiers payant généralisé, obligatoire pour tout acte médical. Respectant un engagement de campagne du Président de la République, Agnès Buzyn a annoncé un tiers payant « généralisable », et non généralisé. En clair, le tiers payant restera possible mais ne deviendra pas obligatoire.
Il y a peu d’exemples où le pouvoir politique recule devant la pression d’un corps professionnel comme nous venons de l’obtenir, alors que les Français y sont plutôt favorables. Et ce recul n’a pu être obtenu que grâce à la fermeté de la CSMF. Nous nous sommes battus avec acharnement, dès l’automne 2014, contre un tiers payant obligatoire pour tout et pour tous, et défendons depuis toujours le tiers payant social pour les populations défavorisées (CMU, ACS), et au-delà, laissé à l’appréciation du médecin. La solution de la dispense d’avance de frais par paiement monétique, mainte fois prônée par la CSMF, mériterait d’être enfin envisagée.
La Stratégie Nationale de Santé, présentée par la ministre en septembre et publiée au Journal Officiel le 31 décembre, repose sur quatre grands axes : la prévention et la promotion de la santé dans tous les milieux et tout au long de la vie ; la lutte contre les inégalités sociales et territoriales d’accès à la santé ; la nécessité de garantir la qualité, la sécurité et la pertinence des soins ; l’innovation.
Si la CSMF rejoint la ministre de la Santé sur ces quatre axes qui vont guider l’action gouvernementale tout au long du quinquennat, il est nécessaire de recentrer le système de santé sur les soins de ville pour que la stratégie annoncée réussisse. L’implication des médecins libéraux dans la réussite de ces objectifs est essentielle mais mérite d’être pleinement reconnue, et ils doivent en avoir les moyens.
Les enjeux sont majeurs car il faut répondre à une demande en soins qui augmente et se modifie dans sa nature, en particulier avec la transition épidémiologique et le vieillissement de la population. L’intelligence artificielle envahit notre profession marquée par les évolutions sociétales. Tout cela conduit à des restructurations, des réorganisations et des repositionnements de nos métiers, qui seront forcément très différents dans les années à venir. Or, on ne peut plus attendre car tout va si vite aujourd’hui !
C’est donc bien des vœux de dialogue et de confiance que je formule pour l’année 2018. Mais aussi pour les médecins des vœux de responsabilité professionnelle qu’ils doivent assumer et de conscience territoriale qu’ils doivent prendre en charge vis-à-vis de la population, sans quoi la dérive étatique va le faire à leur place, et leur imposer.
Certes, la confiance demande du temps, mais aujourd’hui chacun doit apprendre à co-construire ces évolutions nécessaires, dans une sérénité que nous espérons retrouvée. C’est le défi que nous devons relever ensemble pour l’année à venir, sous peine de voir notre profession et notre mode d’exercice reculer si nous restons dans un immobilisme qui n’a plus sa place aujourd’hui, dans ce pays qui bouge tant depuis quelques mois. »
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