En France, le dépistage du cancer du col de l’utérus est encore majoritairement individuel. Sa généralisation fait partie des objectifs prioritaires de l’Institut National du Cancer (INCa). De fait, deux rapports, parus en 2016, visent à en déterminer précisément les cibles et les modalités. Afin d’anticiper cette évolution, l’URPS médecins Libéraux Paca a initié depuis mai 2017, un programme de formation à la réalisation du frottis destiné aux médecins généralistes, aux sages-femmes et aux médecins biologistes. À mi étape de ce programme réalisé en association avec les URPS sages-femmes et biologistes de Paca et en co-pilotage avec le Collège de Gynécologie Médicale Marseille Provence et le Pr Xavier Carcopino de l’AP-HM, retour sur les points clés.
Former pour mieux dépister et informer
Engagée depuis longtemps dans la formation des médecins libéraux aux dépistages, l’URPS médecins Libéraux Paca a décidé d’anticiper la généralisation du dépistage du cancer du col de l’utérus. Pour le Dr Isabelle Leclair, médecin généraliste et co-porteuse de ce programme au sein de l’URPS : « Il s’agit d’aller au-delà de la formation aux gestes techniques, au frottis. De fait, la formation que nous proposons se fonde sur les nouvelles recommandations de l’INCa et aborde donc largement le savoir-dire, le savoir-orienter. Le dépistage doit s’intégrer dans un parcours de soins complet, centré sur la personne ».
Pour ce faire, le programme a été monté avec différents spécialistes et adapté aux différents publics : sages-femmes, médecins biologistes et, bien évidemment, médecins généralistes. Il repose sur une formation pratique concernant la réalisation du frottis – matériel, pose, travail sur mannequin afin notamment de respecter ce précepte éthique de “jamais la première fois sur le patient”, … – et une [re]formation théorique sur le ou plutôt les papillomavirus humains, qui sont à l’origine du cancer du col de l’utérus. Il intègre également un atelier dédié à l’analyse des comptes rendus de frottis.
L’un des points clés du programme est son interactivité. « Nous limitons volontairement le nombre de participants à chaque séance » précise le Dr Dominique Thiers-Bautrant, gynécologue, co-porteuse du programme et rapporteur du collège médecins spécialistes de l’URPS médecins libéraux Paca, avant d’ajouter « Avec 12 à 18 participants par session, nous créons de réelles interactions et chacun peut poser ses questions et obtenir des réponses spécifiques ».
Un programme qui rencontre un franc succès
Entre le début du programme en mai dernier et décembre 2017, plus de 180 médecins généralistes, sages-femmes et médecins biologistes ont été sensibilisés, informés et formés.
« À fin 2017, nous avons atteint plus de 35 % de notre objectif final et, le cycle de formation a repris activement dès début 2018 : 2 sessions en janvier, 3 en février, 2 en mars et 2 en avril » indique le Dr Dominique Thiers-Bautrant avant de conclure : « Ce programme illustre de façon exemplaire ce qu’une URPS médecins libéraux peut porter en termes d’actions de santé publique : transdisciplinarité grâce à la collaboration avec les URPS Biologistes et Sages-Femmes, proximité en se déployant sur l’ensemble du territoire et efficience de par l’approche interactive et l’adaptabilité du programme ».
Contact : sarah.gacemi@lauma-communication.com