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Faire disparaître la médecine spécialisée libérale de proximité ? (Communiqué)

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« Les Spé » ont pris connaissance des données de l’Union nationale des associations de gestion agréées. Pour la première fois, les revenus de la médecine de spécialité sont globalement en baisse pour une majorité des médecins spécialistes. Ces chiffres reflètent l’absence de considération des pouvoirs publics vis-à-vis de l’ensemble des spécialités médicales, médicotechniques et chirurgicales ;d’ailleurs, les politiques n’ont de cesse de stigmatiser les médecins spécialistes et les compléments d’honoraires pourtant indispensables à leur exercice. Ces données en sont la preuve et justifieront la construction, demain, d’un espace de liberté tarifaire pour tous les médecins.

La France est un des seuls pays à conserver un maillage territorial de spécialistes aussi développé. Les spécialistes apportent l’expertise, la qualité des prises en charge dans la proximité. La médecine spécialisée est le vecteur de l’innovation, elle est le pilote du parcours pertinent, le gestionnaire de la prise en charge efficiente de l’usager dans le cadre de sa pathologie. Comment justifier des niveaux aussi faibles pour certaines spécialités, endocrinologie, pédiatrie, psychiatrie, biologie … qui ont nécessité tant d’années d’investissement, d’études et de formation (en moyenne 10 ans) ?

Comment accepter des chiffres d’affaire aussi bas à un moment où le pays a besoin d’entrepreneurs en santé pour accompagner la population dans la maladie ? Comment permettre à ces spécialistes d’engager des collaborateurs pour devenir plus performants ? Comment accepter de telles rémunérations – bien en deçà de celles des médecins généralistes – pour des endocrinologues, des pédiatres, des psychiatres, avec un tel niveau d’expertise ? Comment accepter l’acharnement contre certaines spécialités, notamment les radiologues, qui vont être mises à contribution encore une fois au travers du plan d’économies de notre système de soins ?

« Les Spé » n’acceptent plus cette situation. Ils revendiquent une reconnaissance de leur haute valeur ajoutée. La reconnaissance doit aussi passer par la rémunération.

Veut-on faire disparaitre cette médecine de spécialité de qualité et de proximité ? Il est peut-être l’heure pour les politiques, l’Etat, et la caisse nationale d’Assurance Maladie, de prendre en compte ces médecins qui sont une vraie valeur ajoutée de notre système de soins.

La Cour des comptes devrait s’interroger sur la redistribution des sommes économisées dans le secteur de la santé. Il n’est jamais honteux de relire sa copie et de changer de position.

Ces chiffres doivent nous interroger sur les causes du désintérêt des jeunes pour le secteur libéral et sur les solutions pour leur redonner le goût de réinvestir cet exercice.

 

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