6 résidus de pesticides sur 10 quantifiés dans l’alimentation européenne sont des perturbateurs endocriniens suspectés.
Pesticides perturbateurs endocriniens. Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme. Elles peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et induire de nombreux effets néfastes sur l’organisme d’un individu ou sur ses descendants. De nombreux pesticides ou biocides sont des PE avérés ou fortement suspectés.
Agir maintenant. Afin de montrer l’urgence de l’action préventive dans ce domaine des PE, Générations Futures réalise depuis 5 ans une série de rapports basés sur des analyses et des enquêtes fouillées montrant l’omniprésence de très nombreux PE dans notre environnement engendrant une exposition importante de la population : ce sont les rapports EXPPERT (pour EXposition aux Pesticides PERTurbateurs endocriniens).
Un rapport ciblé. Le rapport EXPPERT 10[1] s’intéresse à l’une des voies d’exposition les plus importantes pour les non-utilisateurs de pesticides : l’alimentation. Pour réaliser ce nouveau rapport nous nous sommes basés sur les données officielles existantes publiées chaque année par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
Résultats. Après une analyse fine des données publiées en juillet 2018 par l’EFSA[2], nous avons calculé que 66 849 résidus de pesticides PE suspectés ont été quantifiés sur les 109 843 résidus de pesticides quantifiés au total. Ce total de résidus de pesticides PE suspectés représente 60,85% de tous les résidus de pesticides quantifiés par l’EFSA, soit plus de 6 sur 10 ! La contamination alimentaire par les pesticides est donc très largement une voie de contamination par les PE !
« Notre travail montre que plus de 6 résidus de pesticides sur 10 quantifiés dans l’alimentation européenne sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens, pour lesquels on ne peut prétendre qu’une dose sûre, sans effet, existe, et donc pour lesquels la notion de Limite Maximale en Résidus n’a pas de sens ! » déclare F. Veillerette, porte-parole de Générations Futures. « Générations Futures demande de prendre en compte prioritairement ces données au niveau national et communautaire. En effet, notre analyse démontre que les résidus de pesticides PE dans l’alimentation sont une source majeure d’exposition de la population à ces produits ! Il faut donc mettre en place des actions prioritaires pour conduire à la disparition à terme de ces pesticides perturbateurs endocriniens de notre agriculture et de notre alimentation et mettre en place des mesures efficaces, tout particulièrement dans la future Stratégie nationale perturbateurs endocriniens, actuellement en discussion[3]. » conclut-il.
Notes :
[1] Retrouvez le rapport complet en ligne : https://www.generations-futures.fr/publications/exppert-10-pesticides-alimentation-perturbateurs-endocriniens
[2] https://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/pub/5348
[3] Voir le paragraphe sur le « Contexte » du présent rapport
> CONTACTS PRESSE
François Veillerette, Directeur, Porte-parole, francois@generations-futures.fr
Nadine Lauverjat, Coordinatrice, Chargée de campagne, nadine@generations-futures.fr
Fleur Gorre, Chargée de campagne chimiques / PE, 01 45 79 07 59, chimiques@generations-futures.fr