Suite à la présentation du plan « Ma Santé 2022 », le SMPS a mandaté IFOP afin de réaliser un sondage – flash et connaître l’opinion des directeurs et des cadres de la FPH. La réponse est limpide : si la majorité des répondants sont favorables aux évolutions proposées, les attentes sont importantes en termes de calendrier et de réalisation. Les évolutions ne peuvent se faire sans une reconnaissance du management dans toutes ses composantes.
Clarifier et simplifier la gouvernance territoriale pour la rendre plus opérationnelle.
83% des répondants sont favorables à la structuration des soins de proximité autour de communautés professionnelles de territoires de santé (CPTS).
Le SMPS accueille favorablement l’objectif fixé d’une coordination des acteurs de proximité. Il prend acte du fait que les Communautés Professionnelles de Territoire de Santé (CPTS), vont devenir le nouvel outil de coopération territoriale, alors que très peu de projets ont été lancés jusque-là. Néanmoins, il faut absolument éviter l’écueil de l’empilement de structures de coopération. Les CPTS s’ajoutent aux GHT, aux GCS et aux GIE…Il est urgent de clarifier le pilotage en définissant une véritable gouvernance territoriale simplifiée qui permette une animation territoriale fluide et organisée autour des parcours en santé. Le SMPS a d’ailleurs fait des propositions au printemps en ce sens.
71% des répondants sont favorables à l’obligation d’installer des Commissions médicales de GHT.
Cette mesure conduira inévitablement à réinterroger le périmètre de certains GHT, dans le but de rendre la gouvernance territoriale conforme aux attentes du terrain. Le SMPS se réjouit par ailleurs de voir réapparaître le « droit d’option », qu’il avait porté l’année dernière auprès des pouvoirs publics, permettant ainsi aux GHT qui le souhaitent d’aller plus loin dans l’intégration. La CME de groupement sera à cette seule condition un espace d’échange stratégique et opérationnel.
70% des répondants sont favorables à la restructuration de la carte hospitalière par le reclassement d’environ 300 hôpitaux généraux en hôpitaux de proximité.
Le SMPS appelle les pouvoirs publics à soutenir ceux qui mettront en œuvre cette restructuration, par une réelle reconnaissance et des directives claires et constantes. En effet, la transformation de ces établissements ne pourra pas se faire sans la remise en cause de leurs plateaux techniques.
Nommer les responsables d’équipe et d’établissement sur la base de leurs compétences en management et leurs capacités à mobiliser.
56% des répondants sont favorables à l’élargissement des compétences de la commission médicale d’établissement (CME) pour renforcer la participation des médecins au pilotage des hôpitaux.
Le SMPS soutenait cette évolution. Il rappelle toutefois que l’association de la communauté médicale au processus de décision interne n’est pas nouvelle, que ce soit dans les directoires ou les pôles d’activité.
En complément, il appelle les pouvoirs publics à rechercher cohérence et équilibre dans la représentation des professionnels, notamment en réservant une place plus grande aux soignants dans la gouvernance stratégique des établissements et des territoires.
93 % des répondants sont favorables à la prise en compte des compétences en management dans la nomination des responsables médicaux et non médicaux.
Dès lors, il est fondamental de dé-corréler le statut managérial du statut de l’expert, ce qui implique une véritable professionnalisation du management de proximité, par la formation initiale et continue.
Si il est légitime de renforcer la fonction de président de CME en lui proposant les moyens adaptés à l’exercice de sa fonction, le SMPS souhaite ouvrir le débat de la création de direction médicale ou de direction de la politique médicale dans les établissements publics de santé pour favoriser une ligne de management professionnelle, cohérente et indépendante.
88% des répondants sont opposés à la nomination de médecins, sans formation spécifique, aux postes de direction.
Le SMPS déplore le choix d’une vision par le statut, concernant les nominations aux postes de direction, qui ne peut être vécue que comme une mise en cause des Directrices et des Directeurs qui œuvrent au quotidien. Le SMPS rappelle la position d’ouverture qu’il défend, mais souhaite que soit privilégiée la qualité individuelle des manageurs pour incarner la fonction, en premier lieu leur compétence et leur expérience, au-delà du statut auquel ils appartiennent.
Au regard de ces résultats, le SMPS appelle à une reprise active du dialogue avec les pouvoirs publics, concernant toutes les composantes du plan Santé et au-delà des comités ad hoc, afin que toutes les communautés écrivent ensemble les modalités d’application de cette nouvelle réforme du système de santé. Pour le SMPS, même si elle s’inscrit dans la durée, la transformation doit se traduire d’effets au plus vite pour tenir compte de la situation actuelle des établissements et des professionnels de santé.