Le nombre d’arrêts de travail est en constante augmentation depuis plusieurs années (+4.4 % 2017), leur coût est de 19,3 milliards d’euros : il faut trouver un coupable. Le patient abuserait, le médecin accepterait…
Ce raccourci pratiqué par nombre de responsables politiques ou syndicaux est une légende urbaine, comme celle d’un patient bénéficiaire d’aide sociale qui aurait une berline allemande dernier cri.
La réalité des cabinets médicaux est tout autre. Elle est un reflet de notre société. La question de l’abus des arrêts de travail serait-elle posée si la France connaissait une croissance économique dans une société stable ?
L’UFML-Syndicat propose que l’Assurance maladie ne soit plus la seule assurance à ne pas contractualiser avec ses affiliés. Un contrat entre le patient, le médecin et l’Assurance maladie s’impose.
Contrat dont la signature fonderait le partenariat patient-médecin-Assurance maladie en un pacte social où les droits et devoirs de chacun seraient exprimés.
Faire de l’Assurance maladie un partenaire permettrait notamment d’ouvrir à une modification du parcours de l’arrêt de travail.
Ce parcours est une histoire de méfiance et de méconnaissance où les acteurs fonctionnent en silos sans jamais ou presque se parler. Ces acteurs sont : le patient, le médecin traitant, le médecin du travail, le médecin conseil de l’Assurance maladie.Ils doivent tous travailler ensemble.
Ainsi le médecin du travail doit retrouver toute sa place et responsabilité au sein de l’entreprise. Son rapport avec le salarié et avec son médecin traitant doit être privilégié. Au sein de notre système socialisé, le médecin conseil doit être pleinement intégré au parcours en un partenariat véritable.
L’UFML-Syndicat propose pour les arrêts de longue durée la mise en place d’un système de collégialité où le cas d’un patient sera étudié en sa présence par l’ensemble des intervenants: médecin traitant, médecin conseil et médecin du travail. Une lettre clef de participation à cette réunion collégiale pourrait être ainsi créé pour la médecine de ville.
La hausse des arrêts de travail, reflet de notre société ne doit plus ouvrir à la culpabilisation et à la sanction mais à une nouvelle organisation pour une régulation basée sur la compréhension.