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Bilan de la 2e édition du Baromètre du moral des professionnels de santé et des étudiants en santé (Communiqué)

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À l’occasion de la sortie de son baromètre du moral des soignants 2018*, prenant en compte 6 195 répondants, 360 medics dresse le portrait d’un système de santé qui s’enfonce dans la dépression et qui conduit à des incidents médicaux de sécurité sur les patients. De fait, 1 soignant sur 2 a déjà subi un burn-out et dans quasiment 1 cas sur 10, ce burn-out a conduit à au moins 1 incident médical de sécurité sur un patient.

Depuis quelques années, les programmes d’accompagnement des professionnels de santé en burn-out se multiplient. Pourtant, pour le Dr Grégoire Pigné, Président de 360 medics et onco- logue : « S’il est important de prendre en charge le burn-out des soignants, il est devenu plus que nécessaire de mettre en place des politiques de santé prévenant celui-ci. Loin d’être corporatiste, il s’agit d’abord de répondre à un enjeu de santé publique car un bon soignant est un soignant en bonne santé ! ».

De fait, les chiffres du baromètre du moral des soignants 2018 sont plus qu’alarmistes. Parmi les médecins en exercice se disant touchés par le burn-out, ils sont 11 % en France à reconnaître que cet état a induit au moins un incident médical de sécurité sur un patient et 70 % à indiquer que, si ce n’est pas encore arrivé, le risque existe. Et selon les régions, la situation peut même être pire. Ainsi, en Occitanie, ce ne sont pas 11 % mais 23 % des médecins qui indiquent que leur burn-out a pu conduire à un incident médical de sécurité sur un patient.

“Ce ne sont pas nous les premières victimes ! Ce sont les patients ! Vous n’imaginez pas toutes les erreurs ou les retards de prise en charge à cause de ça. »

Infirmier en hôpital public (Hauts-de-France)

Une situation qui se dégrade…  

En 2017, 41 % des soignants (étudiants en santé et professionnels de santé en exercice) esti- maient que leurs conditions de travail étaient insatisfaisantes. 12 mois après, ils sont 68 % soit 27 % de plus. À noter, ce sont les aides-soignants qui témoignent le plus de ce sentiment avec 77 % d’insatisfaits (versus 74 % des infirmiers, 64 % des étudiants en santé et 57 % des médecins).

Au-delà des conditions de travail, la reconnaissance de ce dernier à sa juste valeur n’évolue pas d’une année sur l’autre, avec 90 % des soignants en manque de reconnaissance. Pouvait-il en être autrement ?

Seules améliorations : une évolution du comportement des patients et un épuisement ressenti en légère évolution. Pour le premier, si, en 2017, 87 % des soignants indiquaient avoir fait face à un comportement violent de la part d’un patient, ils sont 83 % cette année (79 % des médecins, 90 % des infirmiers… mais 95 % des aides-soignants). Sur le versant de l’épuisement ressenti, qu’ilsoit moral ou physique, 2018 montre également une évolution au global, et pour chaque sous-po- pulation de soignants. De fait, ils sont 87% à ressentir un épuisement quel que soit sa forme, soit 13% de moins que l’année dernière ; une légère baisse mais un chiffre qui reste inquiétant.

Concernant les causes de cet épuisement, la masse de travail reste le principal critère. Toutefois entre 2017 et 2018, l’écart entre le manque de reconnaissance, l’organisation du travail, le com- portement des patients et la masse de travail tend à se resserrer comme si chaque facteur deve- nait aussi important.

… qui se traduit par des taux de burn-out chez 1 soignant sur 2

Manque de reconnaissance, insatisfactions fortes vis-à-vis des conditions de travail, épuisement moral et /ou physique omniprésent… en toute logique le score atteint à la question « Souffrez-vousou avez-vous déjà souffert de dépression (burn-out) liée à votre travail ? » est toujours aussi impor- tant. Au global, il est inchangé avec 47 % des soignants touchés, reste stable chez les infirmiers (47 % également), marque une très légère baisse chez les médecins (54 % en 2018 versus 56 % l’an passé) mais est en hausse de 6 points chez les aides-soignants (52 % versus 46 %).

Pourtant face à ce péril (1 soignant sur 10 en burn-out reconnaissant que cet état a pu conduire à un incident médical de sécurité sur un patient) il semble que la société ne soit pas conscientede l’enjeu. Ainsi, plus de 50 % des soignants estiment que, non seulement la société n’est pasconsciente de leurs difficultés, et qu’ils sont livrés à eux-mêmes.

“2 burn-out et une totale démotivation… Ça craque ! Quel gâchis, c’était un si beau métier.”

Médecin en hôpital public (Hauts-de-France)

Pour le Dr Grégoire Pigné, la conclusion est du côté des soignants : « Pour la première fois cetteannée, nous leur avons laissé la possibilité de s’exprimer en fin de questionnaire. Nous nous atten-dions à des témoignages, des réflexions, … mais pas en aussi grand nombre. De fait, sur les 6 195 répondants pris en compte pour ce baromètre 2018, 1 844, soit près de 30 %, en ont profité pour livrer leur témoignage, partager leur vécu mais également avancer des pistes de changements.Les basses pressions régnant sur le système de santé français ne sont pas inéluctables. Désormais, on améliorera la qualité des soins apportés aux patients que si on adresse les difficultés des soi- gnants ; ils ne peuvent plus être une variable d’ajustement du système de santé ! ».

* Le « Baromètre 360 medics du moral des soignants 2018 » a été réalisé sur la base d’un questionnaire auto-administré sur le web auprès de la communauté d’étudiants en santé et de professionnels de santé en exercice 360 medics, du 1er octobre 2018 au 4 novembre 2018. 6 195 répondants ont été pris en compte. L’analyse statistique et le redrressement géogaphique a été réalisée par l’institut B3 TSI.

CONTACT PRESSE : LauMa communication – Sarah Gacemi – 01 73 03 05 23- sarah.gacemi@lauma-communication.com

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