MG France a pris connaissance de l’avenant sur la téléconsultation en officine signé par l’Assurance maladie et les deux syndicats de pharmaciens. Cet avenant prévoit une rémunération forfaitisée pour le pharmacien et la prise en charge du matériel nécessaire au recueil des paramètres du patient dans le but de faciliter l’accès à une téléconsultation.
Le potentiel conflit d’intérêts du pharmacien d’officine qui initie la téléconsultation, en mettant de facto une pression sur le prescripteur, est un point très gênant de cet avenant. MG France prend acte avec satisfaction que l’avenant précise que ce recueil d’informations auprès du pharmacien se réalise dans le respect du parcours de soins. Ce dispositif ne peut pas être utile au patient si le médecin consulté par le patient via le dispositif de télémédecine du pharmacien n’est pas le médecin traitant du patient. Dans cette situation, cette téléconsultation ne pourrait évidemment pas bénéficier du remboursement par l’Assurance maladie qui suppose le respect du parcours de soins.
Le médecin traitant est en effet le seul à connaitre l’histoire du patient, le plus qualifié pour apprécier les renseignements transmis et le plus apte à décider de la conduite à tenir. Cette collaboration active entre pharmacien et médecin généraliste traitant pose les jalons d’une équipe de soins primaires et des services utiles au patient que l’équipe peut offrir dans le cadre d’une offre de soins coordonnée.
Il reste encore à définir comment l’organisation de l’équipe de soins primaires définira localement les conditions pratiques de cette collaboration, qui nécessitera l’établissement d’un agenda et de moyens de communication partagés. Ce même modèle pourra décrire l’organisation d’une téléconsultation au domicile du malade visité par une infirmière qui sollicite l’avis du médecin traitant. Le maintien à domicile des patients chroniques est un enjeu majeur pour notre système de soins.
MG France met en garde patients et pouvoirs publics des risques pour la santé publique et la bonne organisation des soins que ferait courir le détournement de ces moyens techniques au profit d’une offre de téléconsultation commerciale « hors sol », répondant à des considérations économiques au détriment de la santé des patients.