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« Couches-culottes toxiques : mettons sans delais les industriels face a leurs responsabilités ! » (Communiqué)

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L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) vient de rendre un rapport analysant 23 modèles de couches-culottes les plus utilisés en France. Conclusions de ce rapport cuisant : des traces de glyphosate et de trois autres pesticides interdits au sein de l’Union Européenne, et des dépassements des seuils sanitaires pour d’autres substances chimiques telles que les PCB, les dioxines, les furanes, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Autant d’expositions causes d’allergies cutanées, d’affections du foie, de dérèglement reproductif, de cancers… Michèle Rivasi, députée européenne EELV à la pointe des questions de santé publique et environnementale, commente ce rapport de l’ANSES et les premières annonces du gouvernement. 

« Ce rapport est explosif. L’effet cocktail qu’il dénonce est doublement scandaleux. Comment premièrement les fabricants peuvent-ils exposer les plus jeunes à ce type de substances ? Quels sont leurs process de production ? D’où proviennent leurs matières premières ? Où sont les mesures et les tests qualité ? Ensuite, cela fait deux ans que l’on tire la sonnette d’alarme, et l’on dirait que rien n’est fait, rien ne bouge. C’est comme pour le climat, l’inaction sanitaire nous empoisonne par petites doses. La qualité et la clarté du rapport de l’ANSES sont indéniables. Mais signalons toute de même que, malgré les alertes de 60 Millions de Consommateurs en 2017 et 2018, il a fallu deux ans à l’ANSES pour nous livrer ce rapport de janvier 2019. Pour les familles et les enfants exposés, ce temps de l’expertise se révèle bien trop long et très difficile à comprendre.

PUBLIER LES MARQUES TOXIQUES ET CORRIGER PAR ORDONNANCE UNE REGLEMENTATION DEFAILLANTE ?

Ce n’est pas la première fois que les produits d’hygiène sont mis en cause. En 2017, lorsque la toxicité des tampons féminins a été dénoncé, j’ai interpellé la Commission sur la présence de substances chimiques dangereuses dans ces produits d’hygiène intime mais de consommation de masse. Au plan européen, la réponse est claire : si un produit d’hygiène pose un risque sanitaire du fait de la présence d’autres substances chimiques, c’est aux autorités nationales de surveillance du marché de prendre des mesures pour faire appliquer l’obligation générale de sécurité prévue par la Directive 2001/95/CE (relative à la sécurité générale des produits). Il n’y a pas à ce jour d’harmonisation européenne pour protéger la santé des bébés. Il n’y a pas non plus d’obligation d’étiquetage permettant de connaitre la composition de ces produits de consommation courante. La Commission européenne doit corriger ces failles et imposer aux industriels un étiquetage complet, conforme à une information des consommateurs sur la sécurité sanitaire des produits. 

Le gouvernement a convoqué les fabricants qui doivent prendre des engagements d’ici 15 jours. Tres bien ! Mais pour les premiers concernés, les familles et leurs jeunes enfants, que fait-on ? Le dossier est sur la table du ministère de la santé depuis janvier 2017. Et rien n’a changé. Nous devons exiger que le gouvernement publie immédiatement les noms des fabricants et des marques testés par l’ANSES. Il est inadmissible de garder ces informations confidentielles. Ce sera alors aux consommateurs de juger. Il faut aussi réglementer sans attendre puisque le cadre européen laisse ce pouvoir aux états membres… Qu’attends donc le gouvernement ou la ministre de la santé pour produire des ordonnances pour réformer la réglementation sanitaire ? Ne rien faire, c’est être complice de cet empoisonnement en douceur. 

Il faudra sanctionner les industriels responsables, avec des amendes ou des condamnations réellement dissuasives. On ne condamne jamais les responsables, ce qui crée un climat d’impunité délétère, admettant toutes les dérives. Je le vois dans tant d’autres domaines, liés à la santé ou non : le mediator, les implants médicaux, la fraude aux émissions diesel, la marche des cobayes ou encore les rejets des boues rouges en méditerranée. L’argent, c’est le nerf de la guerre. Les grands groupes nous parlent de responsabilité sociétale, mais au fond c’est de l’enfumage. Ces firmes ne comprennent que cela : des rapports de force et des amendes records qui permettent, pour un temps du moins, de marquer des limites que la société considère comme infranchissables. Il nous faut donc nous préparer à des actions en justice pour obtenir gain de cause. » 

Rapport de l’ANSES sur les couches-culottes : https://www.anses.fr/fr/system/files/CONSO2017SA0019Ra.pdf

Question de Michele Rivasi à la Commission, le 12 juin 2017, sur les restrictions Reach applicables aux tampons hygiéniques : http://www.europarl.europa.eu/doceo/document/E-8-2017-003915_FR.html

Contact presse : michele.rivasi@europarl.europa.eu

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