Le 31 janvier, le comité directeur de MG France a analysé les propositions de l’assurance maladie relatives à la mise en place des CPTS et des assistants médicaux.
MG France constate que, sous la plume de l’administration, un inquiétant carcan se met en place autour de l’idée simple et claire d’outiller enfin la médecine générale pour qu’elle relève le défi démographique qui lui est imposé.
La profession est sous tension, les médecins généralistes ont des problèmes concrets à résoudre pour leurs patients : le temps disponible ne leur permettra pas de s’engager dans des démarches complexes ni de rédiger et respecter des cahiers des charges interminables et des contraintes supplémentaires
La constitution des CPTS devrait être simplifiée et indemnisée pour que les professionnels s’y engagent. Les propositions actuelles de l’assurance maladie ne le permettent pas.
Les missions socles devraient être simples et atteintes progressivement. Les exigences de l’assurance maladie n’y concourent pas.
Le choix et la formation des assistants médicaux devraient être laissés à l’appréciation des professionnels qui en bénéficieront. A ce jour, ces éléments ne sont pas sur la table.
La structuration rapide de la médecine de ville souhaitée par le Président de la République n’est pas envisageable si un investissement significatif n’est pas obtenu. Les montants financiers envisagés ne sont pas à la hauteur de l’enjeu.
Le Comité Directeur de MG France a par ailleurs analysé le rapport de Jean-Marc Aubert sur la réforme des modes de financement des soins. S’il se félicite que l’appui au travail en équipe soit reconnu, il constate que la notion de tarification à la pathologie est incompatible avec notre spécialité qui prend en charge le patient dans sa globalité et qui traite simultanément les problèmes de santé multiples de chaque patient.
Enfin le Comité Directeur de MG France estime que la loi de santé en préparation doit inciter les médecins généralistes à la plus grande vigilance sur les missions des hôpitaux de proximité, leur gouvernance et l’articulation entre ville et hôpital.
Avec peu de moyens financiers, peu d’actions seront réalisées et peu de visibilité sera donnée aux CPTS. L’attractivité pour la médecine générale ne sera pas restaurée et les patients sans médecin traitant deviendront plus nombreux. Est-ce vraiment ce que souhaitent les pouvoirs publics ?