Le projet de loi santé a été présenté ce matin en Conseil des ministres. Le SML constate et regrette qu’aucune concertation préalable avec les syndicats médicaux représentatifs n’ait été organisée. Le gouvernement s’écarte ainsi des engagements pris afin de restaurer un climat de travail constructif avec la profession après les conflits qui avaient terni la précédente mandature.
Le choix de recourir aux ordonnances, six en tout, dont certaines sur des sujets aussi majeurs pour les médecins que la recertification, la redéfinition des CPTS ou encore la prescription électronique, montre que le Gouvernement a décidé de garder la haute main sur sa réforme. Le fait que les syndicats médicaux représentatifs ne soient pas associés à la concertation engagée hier sur la refonte des études de santé qui comporte la suppression du numérus clausus, constitue d’ailleurs un indice à charge.
Ce projet de loi dénote une orientation très dirigiste de la part du Gouvernement qui orchestre une étatisation du système de soins et une prise de contrôle sur les soins libéraux de ville. La nécessaire structuration des soins de proximité ne doit pas conduire à enfermer les médecins libéraux dans un rôle d’officiers de santé chargés de gérer des indicateurs à tout-va pendant que d’autres assureraient les soins à leur place. L’annonce par l’un des deux rapporteurs du projet de loi qu’il soutiendrait des amendements destinés à favoriser de nouveaux transferts mettant en jeu le diagnostic – prérogative exclusive des médecins- aux pharmaciens et kinésithérapeutes, malgré toute la sympathie que le SML peut avoir à l’égard de ces professions, confirme bien les dangers de cette future loi pour la profession médicale mais surtout pour les patients.
Le SML sera très actif pour contester les nombreuses dérives de ce texte et tenter malgré tout d’en infléchir le contenu. Le syndicat appelle le gouvernement à changer de méthode.
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