Soins coordonnés soutient la proposition du député Thomas MESNIER, également rapporteur général du projet de loi santé, d’autoriser les pharmaciens à délivrer certains médicaments sans ordonnance sous protocole. C’est une première réponse rapide aux difficultés des malades à recevoir les soins dont ils ont besoin.
C’est aussi un effort louable pour lutter contre les conservatismes et corporatismes qui tendent à empêcher les évolutions organisationnelles de notre système de santé. La crise sans précédent qui le frappe (désertification médicale, progression des inégalités de santé, recul de l’accès aux soins) appelle des solutions fortes auxquelles les politiques antérieures n’ont apporté que des réponses palliatives.
Ouvrir la possibilité de prescription pour le pharmacien est une première étape d’une réforme du système de santé qui assure les soins de premier recours en ambulatoire et protège l’hôpital pour les soins de second recours – ou l’urgence absolue – qui sont de son ressort.
Pour Soins coordonnés, l’essentiel demeure dans le développement des coopérations pluriprofessionnelles permettant de mobiliser l’ensemble des compétences des soignants du premier recours(médecin généraliste, pharmacien, infirmier-e, sage-femme, biologiste, kiné, etc.) et la proposition de la juste réponse aux besoins de santé des malades.
Le droit de dépannage par les pharmaciens poursuit l’action entreprise avec l’ouverture de la vaccination et apporte un espoir d’aller vers une vraie réforme dont les piliers sont connus. Celle-ci doit aboutir au développement des coopérations pluriprofessionnelles au sein des ESP et des CPTS : intervention des pharmaciens, infirmières, sages-femmes, biologistes, dans le premier recours, renouvellement des ordonnances des malades chroniques par les pharmaciens, consultation infirmière et suivi sans prescription médicale des personnes âgées et dépendantes à domicile par les infirmières, etc. Autant de mesures nécessaires pour garantir l’accès aux soins de tous sur tout le territoire.
Les besoins des malades doivent primer sur les corporatismes professionnels. Reconnaître à chaque professionnel de santé la possibilité de déployer l’ensemble de ses compétences est le minimum nécessaire pour mobiliser toutes les énergies et défendre autant qu’il est possible l’accès aux soins.