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Soins non programmés : prédire les flux d’activité grâce à l’intelligence artificielle (Communiqué)

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L’ARS Île-de-France veut développer un outil de prédiction des soins non programmés. L’objectif est de doter les professionnels de santé, les établissements de santé et l’ARS d’un outil permettant d’anticiper les flux d’activité pour optimiser l’organisation du système de santé et la mobilisation des ressources.

Un outil de prédiction des soins non programmés : un besoin

L’accès aux soins non programmés est une des priorités du plan national « Ma santé 2022 » et du Projet Régional de Santé d’Île-de-France. La croissance de la demande en soins non programmés  a longtemps été observée plus qu’anticipée, subie plus que maîtrisée. Il peut en résulter des prises en charge non pertinentes, une désorganisation des parcours pour les usagers et une pression très forte sur le système de santé et notamment les soignants. Ce constat est particulièrement vrai en Île-de-France, région où ces pressions sont palpables dans les structures d’urgences avec une activité en hausse de plus 9% en 2016.

L’intelligence artificielle : un espoir et une opportunité

Donner un sens à l’intelligence artificielle (IA) : c’est une ambition du rapport Villani sur la stratégie nationale de recherche en IA. C’est dans cette démarche que l’Agence régionale de santé souhaite s’inscrire avec ses partenaires afin d’élaborer un outil de prédiction d’activité des soins non programmés. Sous l’impulsion d’une disponibilité de plus en plus importante des données (big data) et de l’explosion de la puissance de calcul, la recherche en IA s’est développée ces dernières années au point de multiplier la création/utilisation d’algorithmes de prédiction puissants permettant une meilleure optimisation et prévision des processus. Malgré cette tendance, assez peu d’applications de l’IA en santé sont opérationnelles actuellement, en particulier en France, faisant de la santé une priorité nationale de développement de l’IA. Ce constat est particulièrement vrai dans le domaine des soins urgents et non programmés. La maturité et la richesse des sources de données disponibles en Île-de-France concernant les soins urgents et non programmés permettent d’envisager maintenant la réalisation de traitement IA avancés en vue de fournir de nouveaux outils et indicateurs aux professionnels de santé pour démultiplier les capacités d’anticipation.

Un projet régional ambitieux et innovant

Rassemblés au sein d’une même démarche, les acteurs de santé de la région (le LabSanté, le GCS-SESAN, l’AP-HP notamment) participeront, aux côtés de l’Agence régionale de santé, au développement de prédictions fiables à court, moyen et long terme d’un nombre important d’indicateurs relatifs aux soins urgents et non programmés. Ce projet mobilisera des bases de données volumineuses diverses de santé (données directement liées à l’activité des services d’urgence ou des SAMU), de climatologie (Météo France), de qualité de l’air (Airparif) ou des réseaux sociaux. La puissance de calcul des algorithmes de prédiction issus de la recherche en intelligence artificielle complétera la démarche. Grâce à une interface ergonomique et simple d’utilisation, l’ensemble des professionnels de l’urgence, des directions des établissements de santé et de l’ARS auront à terme à disposition un outil qui aura pour vocation d’anticiper les pics d’activité liés aux phénomènes épidémiques prédictibles (ex : bronchiolite, grippe…), aux évènements climatiques récurrents (ex : canicule, neige-verglas, pics de pollution), aux évènements calendaires prévisibles (ex : vacances scolaires, évènements sportifs ou socio-culturels de masse, mouvements sociaux). Il favorisera la coordination entre l’ensemble des acteurs territoriaux intervenant dans le champ des soins non programmés, y compris en ville.

Plusieurs étapes essentielles de ce projet jalonneront l’année 2019 :

–          les 17 et 18 avril 2019 : l’atelier d’idéation. Deux journées d’idéation et d’ateliers de travail multi-acteurs seront l’occasion de réunir les futurs utilisateurs de l’outil, de s’inspirer d’organismes de santé (ou d’autres secteurs) utilisant des outils similaires en France ou à l’international, ainsi que d’aligner l’ensemble des parties prenantes sur les modes de fonctionnement et de gouvernance de l’outil. Réunissant 60 personnes professionnelles de l’urgence, responsables établissements hospitaliers ainsi que l’ARS, les ateliers d’idéation seront également l’occasion de fédérer autour d’un projet ambitieux et innovant.

–          Septembre 2019, 72 heures continues de datathon interne. Ces trois jours permettront de développer le prototype de l’outil en mobilisant startups, data-scientists, développeurs et UX-designers. Les prototypes ainsi que tous les livrables produits seront la propriété intégrale de l’ARS Île-de-France.

–          Fin de l’année 2019. Les développements de l’outil seront ensuite finalisés avec un objectif de mise à disposition des utilisateurs des établissements et de l’ARS.

La gestion stratégique du projet sera assurée par un Comité de pilotage auquel les fédérations représentant les établissements de santé d’Île-de-France et l’AP-HP seront invitées à participer, afin d’accompagner l’ARS dans la gestion de ce projet.

Ce projet fait l’objet d’un partenariat entre l’ARS et le Lab Santé d’Île-de-France et le Liberté Living-Lab. Les compétences informatiques et de traitement de l’information en santé du GCS SESAN seront mobilisées à toutes les étapes : de l’élaboration du prototype au développement de l’outil, puis pour le déploiement et l’accompagnement des utilisateurs de l’outil.

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