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La Coordination nationale Infirmière écrit à la ministre de la Santé

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La Coordination Nationale Infirmière (CNI), a écrit à la nouvelle Ministre des Affaires Sociales et de la Santé pour lui demander une audience et pour lui exposer les principales préoccupations de la profession. Voici en résumé la teneur de ce courrier :

Pénibilité : l’abandon de toute la profession.

L’obtention de la catégorie A ne peut expliquer la perte de la pénibilité. Contraintes physiques mais aussi et surtout psychologiques, rythme de travail, stress sont autant de facteurs qui impactent notre exercice et attestent d’une pénibilité professionnelle qui n’est plus à démontrer. A l’instar d’autres professions, la CNI demande, au titre de la retraite, l’attribution de bonifications pour les professionnels de la filière infirmière.

Conditions de travail et qualité des soins : deux critères indissociables.

De jour en jour, plus dégradées, les conditions de travail sur le terrain (public/privé) rendent le métier de soignant de moins en moins attractif. L’épuisement professionnel va croissant majorant les journées d’absence. L’impact délétère sur la qualité de la prise en charge des patients en est la conséquence logique mais pas inéluctable. Nous pensons que la définition de ratios infirmiers/patients, par spécialité, sont des éléments incontournables qui permettraient une prise en charge efficiente des patients en améliorant parallèlement les conditions d’exercice des professionnels. Ils permettraient de tenir compte de la charge de travail et de valoriser l’activité infirmière.

Salaires : un SMIC pour un niveau Licence ?

Lors de sa campagne, le Président de la République, nouvellement élu, a déclaré qu’il donnerait « un coup de pouce » au SMIC. Or, les salaires en début de carrière dans la Fonction Publique Hospitalière ont tendance à se « smicardiser » et, pour les infirmiers, ils ne correspondent évidemment pas à un niveau Licence, la grille A proposée par vos prédécesseurs ne correspond pas à la grille A type de la fonction publique. Pourquoi de telles disparités ? Notre rémunération ne doit-elle pas être en adéquation avec nos compétences, nos contraintes très particulières liées à la continuité des soins et nos responsabilités quel que soit notre secteur d’activité ?

Formation : vers une filière en Science Infirmière… enfin assumée.

Obligation européenne, le cursus LMD est encore trop timide en France. Cette réforme « à minima », entamée par le gouvernement sortant, ne satisfait pas les professionnels qui souhaitent une véritable formation universitaire avec une filière en Sciences Infirmières dédiée de la Licence au Doctorat. La CNI pense que la recherche infirmière représente un levier puissant et sous estimé qui doit permettre d’optimiser le rapport coûts/bénéfices à long terme dans le champ de la santé.

Etudiants en Soins Infirmiers : la course d’obstacles.

Les conditions de vie des étudiants en IFSI n’ont pas été épargnées au fil des réformes. Avec la Loi Cherpion, une disparité importante s’est révélée concernant la rémunération des stages. La CNI constate, une fois de plus, que les étudiants en IFSI ne sont pas considérés comme de vrais étudiants universitaires. Le grand nombre d’étudiants paramédicaux est-il un frein à l’homogénéité des études universitaires et à l’équité qui en découle ?

Psychiatrie : vers des professionnels reconnus et entendus ?

Refonte en termes d’organisation, attribution de moyens ciblés mais aussi reconnaissance des compétences, la CNI demande, depuis toujours, la création d’un véritable diplôme (niveau Master) d’infirmiers spécialisés en psychiatrie. Enfin, nous demandons également que l’expérimentation, mise en place par les ARS d’Ile de France et de PACA concernant les médiateurs en santé soit totalement arrêtée ainsi qu’une révision de la loi du 5 juillet 2011.

Dépendance : les compétences de terrain au service des usagers

Annoncé à grand renfort médiatique, ce projet de réforme a tout d’abord été reporté puis finalement abandonné. Néanmoins, pour la CNI, la problématique est bien réelle et mérite l’ouverture d’un véritable débat national intégrant l’ensemble des acteurs de terrain et les usagers. Aujourd’hui et sans plus attendre, Il est nécessaire de définir quelles structures, avec quelles compétences et quels moyens sont à mettre en place afin d’accompagner au quotidien la perte de l’autonomie (personne âgée, handicapée ou atteinte d’une maladie chronique).

Nathalie DEPOIRE

Marseille, le 30 mai 2012

Présidente de la Coordination Nationale Infirmière

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