Hier soir, l’assemblée générale de l’InterSyndicale Nationale des Internes (ISNI) s’est réunie en session extraordinaire. Elle est revenue sur l’article 2 du projet de loi santé tel qu’il ressort de la commission mixte paritaire de jeudi dernier.
Même si sa rédaction a été amendée, l’esprit de cet article reste le même. Le toilettage du texte ne trompera personne. De l’avis général, cet article continue de porter atteinte à la qualité de la formation des internes. Il introduit une confusion inacceptable entre ce qui relève des études médicales et ce qui relève de l’exercice professionnel. Contraindre les étudiants de troisième cycle à réaliser un stage pour des motifs autres que purement pédagogiques n’est pas entendable !
La dernière année doit être la dernière étape de la professionnalisation. Elle ne peut souffrir d’aucune contrainte. En s’immisçant ainsi dans l’ingénierie de notre formation, les parlementaires entendent-ils remplacer nos enseignants ? Ils jouent surtout aux apprentis sorciers en proposant à nos concitoyens, non sans hypocrisie, de voir apparaître comme par magie des médecins par procuration là où il en manquerait.
Cette mesure, parfaitement démagogique, constitue une première étape intolérable vers la coercition. Lucide, l’ISNI s’y était opposée dès le début et avait demandé la suppression de l’amendement. L’électoralisme aura donc remplacé le bon sens !
En définitive, tout semble être fait pour mécontenter toujours davantage les internes ! Devant le mépris et l’absence de considération, leur mécontentement parvient aujourd’hui à un niveau rarement atteint ! Rien n’est fait, depuis maintenant trop longtemps, pour améliorer leur quotidien.
En dépit d’une hausse constante des loyers, du coût des transports et des prix des produits de la consommation quotidienne – comme pour tout un chacun, le pouvoir d’achat des internes ne cesse en effet de décroître faute d’une revalorisation de leurs salaires. Au contraire, ils se voient débiteurs de nouvelles impositions, comme la contribution de vie étudiante et de campus (CVEC) dont on peut craindre l’augmentation régulière. Pour un temps de travail qui ne cesse de s’allonger, la rémunération horaire des internes frôle l’indécence !
L’accumulation des évènements malheureux de ces derniers mois témoigne, s’il le fallait, de la grande souffrance des internes. Ils aspirent à pouvoir étudier et se former dans des conditions satisfaisantes, dans le respect de leur fonction et sans être méprisés.
Aujourd’hui, la coupe est pleine !
Contact presse : Antoine REYDELLET – Président de l’ISNI – president@isni.fr