Après 18 mois de concertations, le Haut-commissaire à la Réforme des retraites a présenté, le 18 juillet, ses préconisations pour la mise en œuvre du futur système de retraite universel. Le SML est effaré par l’augmentation de cotisations envisagée pour les professions libérales indépendantes, dont les médecins libéraux.
Tout d’abord, l’assiette retenue pour les futures cotisations serait les revenus bruts, ce qui revient mécaniquement à infliger une augmentation en faisant payer des cotisations sur des cotisations. Ensuite, le taux de cotisation est porté à 28,94 % pour les 40 000 premiers euros de revenus bruts , puis de 12,94 % pour les revenus de 40 000 € à 120 000 €. Et surtout, une cotisation de solidarité de 2,81 % s’appliquera sur tous les revenus sans être créatrice de droits ! Enfin, un récent calcul de la CARMF, établi sur les indications du rapport Delevoye, fait apparaitre une baisse de 38% de la rente pour les nouveaux cotisants.
La compensation évoquée à travers une hypothétique baisse de la CSG, ne rassure pas le syndicat. La dernière fois que cette promesse a été faite, ceux qui ont payé le plus sont ceux qui ont le moins été compensés. Alors, avec une consultation de base à 25 € : pas question de payer plus pour moins de droits ! Le SML sort le carton rouge à ces propositions.
Le SML constate que le futur système remet en cause l’avenir des régimes complémentaires, appelés à disparaître, dont celui des médecins avec la CARMF, sans qu’il soit proposé de compensation. Les réserves constituées par les médecins libéraux (7 milliards d’€ sur les 168 milliards d’€ toutes professions libérales confondues ) seraient englouties afin de compenser les dettes d’autres régimes moins prévoyants et celui des fonctionnaires de l’Etat qui affiche une dette de 400 milliards d’€. Là encore, le syndicat refuse cette spoliation.
Pour couronner le tout, le rapport du Haut-commissaire à la Réforme des retraites ne dit pas un mot du sort de l’ASV, ce qui fait craindre le pire.
Au total, le SML prévient qu’il ne cautionnera pas un dispositif qui ferait payer plus aux médecins en échange de moins de droits, avec la perspective d’une spoliation de leurs réserves et d’une remise en cause de l’ASV, sans lequel, il ne saurait y avoir de tarifs opposables.
Le SML demande à la ministre de la Santé et à Monsieur Delevoye de revoir d’urgence leur copie et prévient qu’il rejoindra la mobilisation des autres professions libérales.