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Pacte de refondation des urgences : « les enfants, les grands oubliés du projet de la Ministre » (Communiqué)

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Qui a entendu parler de l’enfant dans la crise des urgences qui frappe notre système de santé aujourd’hui ? Aucune évocation de leur prise en soins n’est évoquée dans le pacte de refondation proposé par le ministère des solidarités et de la santé. L’ANPDE, qui soutient les personnels soignants des urgences dans leurs revendications, rappelle une nouvelle fois que plus de la moitié des recours aux urgences pédiatriques relèvent du conseil de puériculture. Un levier fort pour fluidifier le parcours de santé de l’enfant : encore faut-il donner suffisamment d’autonomie aux professionnels formés à ces questions.

Des pratiques innovantes sur le territoire mais sans soutien du ministère

Il y a un an, l’ANPDE proposait à la Ministre des solidarités et de la santé, 92 propositions d’évolution de la spécialité d’infirmier(e) puéricultrice(teur) pour garantir la santé des enfants. Certaines ont vocation à « désengorger » les urgences et libérer du temps médical pour garantir à tous les enfants un égal accès aux soins. Plusieurs initiatives existantes étaient mises en avant : consultation de puéricultrice à distance avec orientation, ou bien directement au sein des urgences… Ces initiatives pourraient s’intégrer dans le cadre du projet « Service d’Accès aux Soins » (SAS). Depuis, les urgences sont en alerte rouge et la Ministre ne tient pas compte des propositions faites par les professionnels paramédicaux de terrain.

Aujourd’hui, 40% des consultations pédiatriques, non programmées, ne peuvent être prises en charge par les praticiens médicaux* et une large part des consultations aux urgences pédiatriques pourraient être prises en charge par une consultation de puéricultrice. Ce sont effectivement plus de 60% des consultations aux urgences qui relèveraient de conseils de puériculture**.

Des pratiques ministérielles à proscrire

Alors que les parents sont confrontés de plus en plus tôt à des difficultés liées à la diminution des séjours en maternité, et aux difficultés d’obtenir une réponse adaptée sur le territoire, ce sont 22 000 professionnels qui peuvent proposer une réponse innovante et pertinente à ces situations récurrentes qui embolisent les services d’urgences. Dans l’ensemble des secteurs d’activité, il est possible de développer une offre de santé de proximité, notamment en libéral.

Encore faut-il donner les moyens aux professionnels de réaliser ces activités aujourd’hui mises à mal par l’absence de financements, une réglementation ancienne et archaïque, des protocoles trop contraignants et l’absence d’évolution des formations. Alors que du jour au lendemain la Ministre a créé une formation de pratique avancée devant répondre à la problématique des urgences, l’ANPDE travaille depuis 10 ans avec ce même ministère à la réingénierie de la formation des infirmières puéricultrices sans aucune avancée concrète ! Malgré les discours, l’enfant ne semble pas une priorité de notre système de santé !

Dans ses propositions, l’ANPDE revendique une offre de soins plus cohérente, notamment en ambulatoire avec un parcours de santé à plusieurs niveaux de recours pour l’enfant et sa famille. Une présence homogène d’infirmières puéricultrices est nécessaire sur le territoire national, pour offrir un égal accès aux soins pour tous et de manière immédiate sans nécessité un recours systématique aux urgences.

L’ANPDE demande à Madame la Ministre de prendre en compte la situation et les besoins spécifiques des enfants et de leurs familles dans leur rapport aux urgences pour proposer, en concertation avec les professionnels, une solution adaptée et non pas calquée sur un modèle général considérant l’enfant comme un adulte miniature.

Autant de réponses et de propositions qui ont été formulées par l’ANPDE à la Ministre pour garantir la santé des enfants : de vaines propositions ?

*Kouche C, Stagnara J, Assathiany R, Chappuy H, Guedj R. Enquête nationale sur les consultations non programmées en pédiatrie de ville. Arch Pédiatrie. 2015;22(5):480-4.

**Djavadian AA, Barrey C, Université Paris-Est Créteil Val de Marne. Motifs de consultation aux urgences pédiatriques des nouveau-nés et des nourrissons dans le premier mois qui suit la sortie de maternité ou de néonatologie [Internet]. [Paris]: Université Paris-Est Créteil Val de Marne; 2007 [cité 2 oct 2018]. Disponible sur: http://www.sudoc.fr/127908668

Contact: Sébastien Devillers – Aurasi Communication – sdevil@aurasicommunication.com

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