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La stratégie de dépistage de l’hépatite C est actuellement en cours de réévaluation par la Haute Autorité de santé. L’une des options envisagées consisterait en un dépistage combiné des virus des hépatites C (VHC) et B (VHB) et du VIH au moins une fois au cours de la vie pour l’ensemble des adultes (« dépistage universel et combiné »). Des données nationales récentes sont nécessaires pour guider cette nouvelle stratégie.
Notre objectif est de fournir des estimations de prévalence des hépatites chroniques C (HCC) et B (HCB) et de dépistage à partir du BaroTest et du Baromètre de Santé publique France 2016. Ce baromètre est une enquête téléphonique réalisée auprès d’un échantillon aléatoire en population générale métropolitaine. BaroTest est un volet virologique adossé au Baromètre de Santé publique France 2016, basé sur un auto-prélèvement de sang déposé sur buvard réalisé à domicile.
La prévalence chez les 18-75 ans a été estimée à 0,30% (IC95%: [0,13-0,70]) pour l’HCC et 0,30% [0,13-0,70] pour l’HCB. L’estimation de personnes infectées connaissant leur statut est de 80,6% [44,2-95,6] pour l’HCC et 17,5% [4,9-46,4] pour l’HCB. Un dépistage universel et combiné du VHC/VHB/VIH impliquerait de tester entre 32,6% de cette population, si l’on considère les individus n’ayant eu aucun des trois tests, et 85,3% en prenant également en compte ceux déjà testés pour un ou deux des virus.
Ces résultats, utiles pour guider la nouvelle stratégie de dépistage de l’hépatite C, soulignent également que des efforts importants sont encore nécessaires pour atteindre les objectifs d’élimination des hépatites C et B.
Malgré une forte activité de dépistage pour le VIH et les virus des hépatites B et C en France, de nombreuses personnes restent non diagnostiquées. Santé publique France a expérimenté un dépistage des infections à VHB, VHC et VIH en population générale à partir d’un prélèvement sanguin sur papier buvard. Les participants ont été recrutés entre le 8 janvier et le 1er août 2016 dans le cadre du Baromètre de Santé publique France, à l’issue duquel ils se sont vus proposer l’envoi d’un kit d’auto-prélèvement à domicile. Le kit a été accepté par 73,4% des participants et renvoyé par une personne sur deux, soit un taux global de participation de 37,0 %.
Ces taux sont identiques chez les hommes et chez les femmes, mais les facteurs associés à l’acceptation du kit et au retour du prélèvement sont différents. Près de 99% des buvards reçus ont pu être testés pour les trois infections. Ces résultats montrent une bonne faisabilité et acceptabilité d’un dépistage pour le VIH et les hépatites B et C à domicile, à partir d’un kit d’auto-prélèvement utilisant un papier buvard qui apparaît comme une alternative intéressante aux options déjà existantes, mais inégalement accessibles sur le territoire.
Analyser les données de la surveillance de l’hépatite B aiguë par la déclaration obligatoire (DO), entre 2003 et 2018.
Au total, 1 788 cas d’hépatite B aiguë ont été déclarés entre 2003 et 2018, le nombre de cas annuels ayant diminué à partir de 2006 (185 en 2006 versus 59 en 2018), dans un contexte de faible exhaustivité, qui s’améliore néanmoins au cours du temps. L’âge moyen était de 40,2 ans et 72% des cas étaient des hommes.
Seuls 64% des cas rapportaient au moins une exposition à risque, les plus fréquentes étant une exposition sexuelle (56%), en particulier chez les hommes, et un voyage en zone d’endémie (33%). Parmi les cas ayant signalé une exposition à risque, 81% avaient une indication vaccinale en raison d’un risque particulièrement élevé, et seuls 5% étaient vaccinés. Une majorité de cas ont été hospitalisés (65%), suggérant une surreprésentation des formes les plus sévères.
Ces données sont en faveur d’une diminution de l’incidence de l’hépatite B probablement en lien avec les stratégies vaccinales. Elles renseignent également sur la part de cas qui auraient pu être évités par la vaccination. Cependant, compte tenu du défaut d’exhaustivité (estimée à 27% en 2016), les biologistes et les cliniciens doivent être incités à notifier tous les cas qu’ils diagnostiquent.
Estimer le nombre de diagnostics d’hépatite B aiguë et l’exhaustivité de la déclaration obligatoire d’hépatite B aiguë (DO) en France en 2016. Comparer les estimations 2016 à celles de 2013.
Le nombre de diagnostics d’hépatite B aiguë en 2016 est estimé à 257 (intervalle de confiance à 95%, IC95%: [225-290]), soit un taux de 0,39 [0,34-0,44] pour 100 000 habitants, non significativement différent de celui estimé en 2013 (0,44/100 000 [0,39-0,50]). L’exhaustivité de la DO de l’hépatite B aiguë en 2016 est estimée à ² 27,0% [25,8-28,1], significativement différente à celle de 2013 (23,5% [22,3 ; 24,7]).
En 2016, le nombre estimé de diagnostics d’hépatite B aiguë reste faible. L’exhaustivité de la DO de l’hépatite B aiguë demeure insuffisante.
Depuis fin 2013, les antiviraux à action directe (AAD) révolutionnent le traitement de l’hépatite C. Leur accès a progressivement été élargi à l’ensemble des porteurs chroniques. Dans le contexte de l’objectif d’élimination de l’hépatite C fixé en 2025 en France, ce travail avait pour but d’étudier l’évolution du nombre et des caractéristiques des patients ayant initié un traitement par AAD entre 2014 et 2017.
Entre 2014 et 2017, 58 943 patients ont initié un traitement par AAD : 11 500 en 2014, 13 904 en 2015, 14 291 en 2016 et 19 248 en 2017. Entre 2014/2015 et 2016/2017, l’âge médian des patients a diminué de 56 à 54 ans et la proportion d’hommes est passée de 65 à 57%. L’Île-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur sont les régions où les nombres de patients ayant initié un traitement rapportés à la population étaient les plus élevés en 2017.
L’accès universel aux AAD a conduit à une augmentation importante du nombre de patients ayant initié un traitement entre 2016 et 2017 (+35%) et à traiter des patients plus jeunes et plus souvent des femmes. Ces données montrent également que l’objectif de 120 000 patients traités d’ici à 2022 est à moitié atteint. La mobilisation doit néanmoins se poursuivre pour permettre l’élimination de l’hépatite C.
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