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Ophtalmologie : le travail aidé se développe fortement, avec un impact positif sur l’accès aux soins des Français (Communiqué)

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Le Docteur Thierry Bour, Président du SNOF, dévoile ce matin les résultats d’une étude exclusive réalisée auprès des ophtalmologistes sur le travail aidé dans la filière visuelle : le travail en équipe s’est fortement développé depuis 4 ans, 63% des ophtalmologistes le pratiquant. Cette organisation a un impact significatif sur le nombre d’actes de soins, permettant la prise en charge de 3,1 millions de patients supplémentaires en 4 ans, pour un nombre d’ophtalmologistes équivalent. Ce mode de travail novateur en France, a encore un fort potentiel de déploiement, en particulier auprès des ophtalmologistes du secteur 1. Il préfigure aussi de nouvelles modalités d’exercice dans le secteur médical en France et en Europe.

Pour le Dr Thierry Bour: « Cette étude sur la pratique du travail aidé chez les ophtalmologistes montre qu’une autre organisation des soins est possible. Le travail aidé se déploie très rapidement chez les ophtalmologistes avec un impact déjà visible sur le nombre de patients pris en charge. Et cela ne fait que commencer car ce fonctionnement en équipe pluri-professionnelle n’en est qu’à 45% de son potentiel ! Nous espérons que les conclusions de la mission IGAS, qui devraient être rendues dans quelques semaines, iront dans le sens de ce modèle qui marche. ». 

Le travail aidé, une réalité pour 63% des ophtalmologistes

Les ophtalmologistes Français travaillent de plus en plus en équipe : selon une enquête du SNOF réalisée auprès des ophtalmologistes, 63% des répondants déclarent avoir recours au travail aidé, contre 55% en 2018*. Principalement installé dans les cabinets d’un ou deux ophtalmologistes, le travail aidé est aussi très présent dans les grands cabinets (5 ophtalmologistes ou plus).

Le travail aidé se pratique dans toutes les régions : pour la grande majorité d’entre elles, la part des ophtalmologistes libéraux en travail aidé est supérieure à 50%. A noter que c’est dans les régions de l’arc Atlantique (Bretagne, Pays de Loire, Nouvelle Aquitaine) que cette pratique est la plus répandue : elle concerne entre 70 et 80% des cabinets ophtalmologiques, à l’instar de l’Occitanie et de la région PACA.

Les équipes pluridisciplinaires autour de l’ophtalmologiste sont constituées principalement par les orthoptistes : 49% des ophtalmologistes déclarent travailler avec des orthoptistes salariés en 2019 (34% en secteur 1 et 56% en secteur 2), contre 35% en 2018. A noter que dans 2 cas sur 3 (66%), au moins deux orthoptistes sont présents dans la structure. Les orthoptistes libéraux collaborent de plus en plus avec les ophtalmologistes (23%), mais de façon inégale sur le territoire. Les infirmier(e)s constituent également un chainon important et en forte croissance du travail aidé : 19% des ophtalmologistes déclarent travailler avec ces professionnels, un chiffre en hausse de 58% depuis les douze derniers mois. Tout comme les opticiens, avec lesquels les ophtalmologistes travaillent dans 10% des cas (contre 3,4% en 2018). Les assistants quant à eux, restent peu représentés dans le travail aidé (1,6%, en baisse) ; mais la création d’un double statut dans la Convention Médicale et la convention collective des cabinets médicaux pourrait changer la donne.

Dr. Thierry Bour, Président du SNOF, souligne: « Si ce développement est un signal positif pour les patients, il concerne dans 70% des cas des ophtalmologistes de secteur 2. Il est donc important que les pouvoirs publics soutiennent ceux de secteur 1 pour qu’ils s’engagent aussi dans le travail aidé : les contrats de coopération pour les soins visuels, à destination des médecins du secteur 1 et de ceux ayant adhéré à l’OPTAM, doivent être revus impérativement pour les rendre attractifs ».

Un impact significatif sur les délais de RDV et l’accès aux soins

En permettant au médecin de se recentrer sur du temps médical, l’organisation en équipe de soins pluri-professionnelle, rassemblée autour de l’ophtalmologiste, améliore directement l’accès aux soins des Français. Ainsi, l’offre de soins a presque doublé en 20 ans avec un nombre pourtant constant d’ophtalmologistes. Depuis 4 ans, 3,1 millions de patients supplémentaires sont pris en charge, dont 869 000 rien qu’en 2018.

C’est un rouage essentiel pour atteindre l’objectif du « zéro délai en 2022 ». La dernière étude dédiée aux délais de rendez-vous en ophtalmologie** montre d’ailleurs que son impact est d’ores et déjà positif : l’enquête révélait en juin une nette diminution des délais médians de 66 à 43 jours pour une consultation périodique.

L’impact du travail aidé sur l’accès aux soins est particulièrement significatif pour la délivrance de lunettes, qui a nettement augmenté avec les décrets orthoptistes-opticiens de 2007 : on compte +63% d’équipements optique en 10 ans, pour une durée moyenne de renouvellement revenue à 2,7 années en 2018, contre 4 ans en 2007.

La France est également en tête des pays européens pour la prise en charge des maladies rétiniennes (DMLA…). En matière de dépistage et de traitement du glaucome, près d’1,5 million de patients sont traités chaque année (2,2% de la population), faisant de l’hexagone le pays avec le meilleur dépistage. A titre de comparaison, l’Angleterre n’arrive à dépister et traiter que 480 000 patients, et l’Allemagne 1 million de patients***.Notre pays est aussi très bien placé pour la prise en charge de la cataracte.

Un travail aidé qui a encore de belles marges de manœuvre

Pour autant, le SNOF estime que le travail collaboratif n’est aujourd’hui qu’à 45% de son potentiel, et doit continuer à se développer pour accompagner la filière vers le zéro délai, tout en proposant un accès aux soins toujours plus efficace et sécurisé pour les patients.

Pour continuer à développer le travail aidé dans la filière, et poursuivre dans cette dynamique, le SNOF fixe 4 priorités pour l’année à venir :  

–      Continuer à développer le travail en équipe et soutenir sa mise en place en secteur 1
–        Développer le travail des ophtalmologistes sur plusieurs sites, en y incluant de la télémédecine
–        Optimiser les prises de rendez-vous
–        Avoir un meilleur équilibre de la répartition des médecins sur le territoire

« Cette organisation des soins visuels a fait ses preuves : pour que son développement se poursuive, nous attendons des pouvoirs publics qu’ils nous entendent enfin sur les 240 postes d’internes en ophtalmologie à créer chaque année.

L’extension du contrat de coopération collectif pour les soins visuels aux cabinets secondaires est également un point clé dans cette dynamique.

Enfin, nous demandons le financement par l’Assurance Maladie de nouveaux protocoles organisationnels à distance pour permettre le développement de la télémédecine sur les sites secondaires, et la rénovation du contrat d’embauche de coopération pour les soins visuels à destination des orthoptistes. Ce sont les conditions du succès pour atteindre notre objectif : améliorer l’accès aux soins oculaires de tous les Français. En ce sens, nous serons particulièrement attentifs aux conclusions rendues par la mission IGAS en cours », conclut le Dr. Thierry Bour.

Notes 

* Taux rectifié, la fréquence des exercices avec plusieurs types d’aides avait été sous-estimée en 2018.

** Enquête CSA & SNOF menée auprès de 2 000 ophtalmologistes du 23 avril au 13 mai 2019. Les résultats ont été analysés par Mme Joy Raynaud, docteur en géographie. Disponible sur simple demande en cliquantici.

***Source BVA syndicat des ophtalmologistes allemands

Méthodologie

•   Enquête annuelle par questionnaire inséré dans le bulletin de cotisation au SNOF et visant à évaluer l’équipe de soins autour de l’ophtalmologiste
•   Terrain : recueil 1er janvier au 20 septembre 2019 auprès de 1568 ophtalmologistes de secteur 1 et 2 

La présentation est disponible en cliquant ici.

A propos du SNOF :

Créé en 1906, le SNOF a pour but « d’étudier et de préparer en collaboration avec les pouvoirs publics et les autorités compétentes l’application des mesures générales de protection de la santé publique pouvant se rapporter à l’exercice de l’ophtalmologie ». Avec ses 2 900 adhérents, il regroupe 2/3 des ophtalmologistes de France et obtient ainsi le taux de syndicalisation le plus élevé des syndicats français.

Il constitue l’interface entre les ophtalmologistes, avec leurs priorités de médecins, l’intérêt de leurs patients, leur volonté de garantir un accès à des soins de qualité et les pouvoirs publics.

Le SNOF propose des schémas éprouvés de délégation de tâches, de collaboration accrue avec les orthoptistes et les opticiens, pour un exercice médical adapté aux ophtalmologistes d’aujourd’hui et de demain, tout en préservant la santé des patients.

www.SNOF.org

Contacts presse :

Ariane Gateau – 01 58 65 10 72 – agateau@hopscotch.fr
Alice Augeraud – 01 58 65 00 54 – aaugeraud@hopscotch.fr

 

 

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