Dans le cadre des négociations conventionnelles entre les syndicats de pharmaciens et l’assurance maladie, programmées d’ici la fin de l’année , l’USPO milite pour la création d’un nouvel acte pharmaceutique qui consisterait à rémunérer le pharmacien pour qu’il ne dispense pas « tout ou partie des traitements à posologie variable prescrits par le médecin ».
Le SML s’insurge contre une telle perspective, qui ne relève en aucun cas de la coordination des soins mais qui vise à faire des pharmaciens le « verrou » de contrôle économique de la prescription médicale, un contrôle dont l’USPO et l’assurance maladie estiment qu’il sera facilité par le déploiement de la prescription électronique.
Le syndicat ne trouve aucune légitimité au « pharmacien-censeur » dont le rôle serait de rationner les dépenses. Outre la remise en cause du magistère médical et de la prescription, le SML estime que cette situation pose un véritable problème à la fois éthique et moral, puisque pour la première fois, une profession pourra prospérer en supprimant l’accès des patients aux soins prescrits par le médecin.
L’adoption d’un tel dispositif rendrait l’assurance maladie et l’USPO complices de la dégradation des relations entre médecins et pharmaciens. Ce qui serait un comble pour l’assurance maladie qui ne cesse de clamer son soutien à la coordination des soins à travers les CPTS….
Le SML demande à la ministre de la Santé de remettre de l’ordre au plus vite dans cette affaire. La recherche d’économies pour l’assurance maladie ne justifie pas tout. S’engager dans cette voie qui est en totale contradiction avec la politique de coordination poursuivie par ailleurs et dans laquelle le syndicat est pleinement impliqué, serait délétère Le SML juge cette situation particulièrement grave car elle confirme que la prescription électronique est en passe de devenir un instrument de remise en cause de la prescription.