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Suivi des conséquences de l’incendie de Notre-Dame : point de situation (Communiqué)

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La surveillance sanitaire des conséquences de l’incendie de Notre-Dame est activement maintenue par l’ARS Ile-de-France. Comme chaque mois depuis le premier bilan à 3 mois du 18 juillet dernier, l’ARS présente un bilan des dépistages, et fait le point sur l’avancée des investigations complémentaires conduites par les différents services de l’Etat.

Ce mois-ci, trois éléments spécifiques sont à prendre en compte : la mise à jour des données de dépistage, qui n’ont pas révélé de nouveaux cas de déclarations obligatoires depuis le 3 octobre ; les résultats du rapport de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) sur la modélisation du panache de fumée dégagé par l’incendie ; la mise en ligne d’une cartographie dynamique permettant de visualiser les prélèvements de poussières de plomb au sol effectués depuis l’incendie.

Plus de 1000 examens de dépistage (plombémies) réalisés, pas de constat d’une contamination inhabituelle.

Depuis l’incendie, l’ARS a mis en place, en mobilisant Sante Publique France et le Centre anti poison et de toxicovigilance (CAPTV), un dispositif renforcé de surveillance des données de plombémie sur les 1er, 4ème, 5ème, 6ème et 7ème arrondissements de Paris.

Au 31 octobre 2019, 1 072 examens de dépistage ont été prescrits depuis l’incendie. Ces plombémies ont concerné très majoritairement des enfants de 0 à 6 ans, classe d’âge pour laquelle les enjeux sanitaires associés à une exposition au plomb sont les plus importants (708 plombémies chez les 0-6 ans, 364 pour les 7-18 ans).

L’activité de dépistage la plus récente n’a pas révélé de nouveau cas de dépassement du seuil de déclaration obligatoire de 50 µg/L (12 cas repérés depuis le début de l’activité de dépistage en avril 2019). Sur les 1 072 primo-dépistages réalisés, 964 prélèvements ont attesté d’un seuil inférieur à 25 µg/L et 96 ont indiqué un seuil compris entre 25 et 49 µg/L, seuil dit « de vigilance » et nécessitant un examen de contrôle à 6 mois.

Ce nombre très important de plombémies réalisés au fil des derniers mois dans les arrondissements concernés s’inscrit dans la continuité des messages de prévention diffusés par l’ARS. Il représente le double du nombre de plombémies réalisées en moyenne chaque année sur tout Paris au cours des dernières années.

À ce jour, pour les enfants de 0 à 6 ans, les niveaux d’imprégnation mesurés sont proches voire inférieurs à ceux estimés en 2009 en population générale francilienne dans les cadre de l’étude de référence Saturn-Inf et confirme à ce stade qu’il n’y a pas de contamination inhabituelle au plomb chez les jeunes enfants.

L’essentiel des retombées de plomb a eu lieu à proximité de Notre-Dame.

En complément des investigations déjà réalisées dans le 4ème arrondissement et les arrondissements riverains, l’ARS Ile-de-France et la Direction générale de la santé ont saisi l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) afin qu’il modélise le panache de fumée de Notre-Dame, avec un double objectif : 1) préciser sa trajectoire au-delà des premières informations déjà disponibles (détection d’une concentration en plomb dans l’air, le soir de l’incendie, par la station Airparif de Limay à 50 km au Nord-ouest de Paris) ; 2) évaluer la quantité de poussières de plomb qu’il a pu entrainer.

Pour quantifier les poussières de plomb entrainées par le panache, le rapport se base sur un taux d’émission de 0,3 g de particules émises par kilo de plomb (soit un ratio de 3 pour 10 000), qui reste une estimation au regard des données et des connaissances disponibles. La toiture de Notre-Dame contenant 210 tonnes de plomb et la flèche 250 tonnes, soit 460 tonnes au total, l’application de ce ratio conduit à évaluer à environ 150 kg l’émission de poussières de plomb dans l’atmosphère.

Sur la base de cette quantité prise comme hypothèse, les simulations réalisées montrent une faible dispersion du panache, qui s’étire sur un axe reliant l’Ile de la Cité à Mantes-la-Jolie. Au niveau de l’agglomération parisienne, le panache impacte la pointe nord du 6ème arrondissement, le 7ème, le Nord du 15ème et le 16ème. Ces arrondissements représentent la zone de plus fortes retombées quel que soit le scénario considéré, avec un gradient décroissant du centre vers la périphérie de la ville, la zone aux alentours de la cathédrale restant la zone de dépôts maximaux.

Ces conclusions viennent conforter la stratégie engagée par l’ARS immédiatement après l’incendie, en se concentrant d’abord sur les zones proches de la cathédrale et en élargissant ses investigations de proche en proche vers l’ouest de Paris en fonction des mesures relevées.

Afin de compléter les travaux de l’Ineris, l’ARS a engagé au cours des dernières semaines des prélèvements au sol dans les zones situées sous le panache simulé par l’Ineris (ouest de Paris et parties du nord des Hauts-de-Seine et des Yvelines). Les résultats de ces prélèvements, réalisés par le laboratoire central de la préfecture de Paris (LCPP), montrent une présence très faible de poussières de plomb au sol dans les départements des Hauts-de-Seine et des Yvelines (entre 0 et 100 µg/m² en général et toujours inférieures à 300 µg/m², valeurs nettement inférieures à la valeur repère utilisée pour orienter les actions de prévention de 5 000 µg/m²).

Dans les arrondissements de l’ouest de Paris, les prélèvements complémentaires montrent également une présence faible de poussières de plomb, compatible avec le « bruit de fond » de la voirie parisienne (mesures toutes inférieures à 1000 µg/m², sauf une à 1400 µg/m² dans le 7ème arrondissement).

Dans l’ensemble, ces résultats tendent à montrer un impact très faible de l’incendie de Notre-Dame sur la présence de poussières de plomb dans l’espace public au-delà de la zone déjà identifiée.

L’ARS Ile-de-France appelle cependant à poursuivre l’effort de vigilance. Elle rappelle en particulier aux gestionnaires d’équipements accueillant de jeunes enfants et des publics sensibles, la nécessité de s’assurer que les normes et les recommandations sanitaires existantes face au « risque plomb » sont bien respectées.

Une cartographie dynamique des prélèvements de contrôle

Depuis la publication des données de prélèvement  en voirie effectués par le Laboratoire central de la préfecture de police (LCPP) lors du point à 3 mois le 18 juillet 2019, l’ARS a régulièrement mis à jour l’ensemble des données dont elle disposait sur son site internet, dans la rubrique consacrée à l’incendie de Notre Dame :https://www.iledefrance.ars.sante.fr/incendie-notre-dame-de-paris

Au regard du grand nombre et de l’évolution constante des données disponibles, l’ARS met en ligne unecartographie dynamique regroupant l’intégralité des valeurs de prélèvements effectués sur l’espace public dont elle dispose à ce jour : accès direct aux mesures en extérieur (voirie) et lien vers les mesures en intérieur effectuées par les gestionnaires d’établissements tels que la ville de Paris. Cette carte est destinée à évoluer à mesure que de nouveaux résultats lui sont communiqués.

Pour la consulter : https://santegraphie.fr/mviewer/?config=app/notredame_od.xml#

En savoir plus : Rapport technique de l’Ineris – Modélisation de la dispersion des particules de plomb du panache de l’incendie de Notre Dame

Contact presse :

Esther Thiry
esther.thiry@ars.sante.fr
01 44 02 02 49

www.iledefrance.ars.sante.fr

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