Jeudi 19 décembre, le rapport Carli-Mesnier sur les urgences et le service d’accès aux soins a été présenté à la ministre de la santé.
Ce rapport fait le choix d’un « numéro santé » unique. Ce choix n’est pas celui des médecins libéraux car il confond urgences médicales et demandes de soins non programmés, alors que deux appels sur trois ne sont pas des urgences médicales. A ces demandes de soins doit correspondre une réponse organisée en proximité par les médecins libéraux. Si le numéro unique santé est mis en place sans réel copilotage par les médecins libéraux, il ne s’agira que d’un 15 reformaté. Le guichet unique évoqué par le rapport ne doit pas constituer l’élément central du dispositif de réponse aux demandes de soins non programmés, mais une simple porte d’entrée vers les organisations territoriales de proximité.
Les médecins généralistes ne seront en capacité d’offrir un service d’accès aux soins à la population que sous deux conditions :
⁃ chaque organisation territoriale doit bénéficier d’une plateforme de réponse aux appels, pour informer les patients et leur offrir un rendez-vous qui réponde à leurs besoins. Cette plateforme dispose nécessairement d’un accès aux plages horaires disponibles des médecins qui le souhaitent. Ces organisations doivent être financées. Elles seront la préfiguration ou l’émanation des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) dont la première mission est justement l’accès aux soins.
⁃ la participation des médecins généralistes au service d’accès aux soins doit être valorisée. Partager son agenda et se rendre disponible a un coût pour le médecin, celui-ci doit être assumé par l’assurance maladie.
La crise des services d’urgence est un symptôme de la maladie de notre système de santé. Celui-ci souffre d’une absence d’investissement et donc d’organisation des soins ambulatoires.
Le service d’accès aux soins est une mission nouvelle pour les médecins généralistes français. A cette mission nouvelle doivent correspondre des moyens nouveaux.
MG France remercie les médecins généralistes qui ont répondu massivement à son appel à la fermeture des cabinets le samedi matin.
Les « samedis noirs de la médecine générale » se poursuivront jusqu’à ce que ces moyens leur soient donnés.
Sans moyens, pas d’organisations territoriales de proximité. Pas de service d’accès aux soins, pas d’amélioration de l’accès aux soins pour la population.