Gérer c’est anticiper, et anticiper c’est indispensable en matière de démographie médicale et donc d’accès aux soins des Français. La crise sanitaire sans précédent du COVID-19 entraine une crise économique jamais rencontrée par les médecins libéraux, qui font néanmoins front avec courage malgré les extrêmes difficultés. Mais cette situation pourrait être rédhibitoire pour les plus jeunes et les plus âgés des médecins libéraux pour des raisons spécifiques.
Les plus âgés, c’est-à-dire les médecins exerçant sous le régime cumul emploi-retraite, vivent actuellement une situation paradoxale ; ils sont très exposés au virus (et encore aujourd’hui sans équipement protecteur performant) et ils savent que la maladie peut être fatale s’ils la contractent ; d’autre part, ils subissent une baisse d’activité, du fait de la déprogrammation des soins ou du confinement. Ainsi, de façon mécanique, leurs charges sont supérieures à leurs recettes. Incontestablement le risque physique, associé au risque financier, ne peut que les inciter à cesser leur activité. N’oublions pas qu’ils représentent 15% des médecins libéraux en activité.
Nos plus jeunes confrères n’échappent pas non plus à ces inquiétudes. La crise et la baisse de leurs revenus pourraient les encourager à ne plus exercer en médecine libérale, car, au-delà de la difficulté de l’exercice, ils doivent aussi faire face aux charges d’un jeune praticien qui s’installe.
À l’évidence, les effets combinés de la crise du COVID-19 doivent inciter la CNAM à avoir une démarche particulière d’accompagnement et de soutien pour ces deux catégories de médecins indispensables à un accès aux soins de qualité pour les Français.
Relations presse : Adrien Chapron / 01 43 18 88 17 / com@csmf.org