A 2 jours de la date butoir de la négociation conventionnelle, les propositions de l’Assurance Maladie font porter tout le poids des efforts sur le dos des médecins et n’apportent aucune avancée pour le patient en matière d’accès aux soins.
Le contrat d’accès aux soins est d’un grand flou artistique, les conditions imposées sur le secteur 2 signent sa mort et la médecine libérale est mise sous tutelle de l’administration. C’est un véritable réquisitoire anti médecin sans précédent dans lequel les médecins passent pour les responsables de tous les problèmes de notre système de santé. « Une fois mis au pas, vous verrez tout ira mieux !! »
Faut-il rappeler que c’est le retrait de l’Assurance Maladie depuis 30 ans dans la prise en charge des actes médicaux qui est la seule raison de la hausse des compléments d’honoraires ?
Faut-il rappeler que les honoraires des médecins libéraux constituent le poste dedépenses de santé qui a le moins progressé ces dix dernières années ?
Faut-il rappeler que les médecins français sont les moins bien payés d’Europe et qu’en tant que citoyen contribuable nous sommes victimes du matraquage fiscal du gouvernement ?
Faut-il rappeler que ce sont les médecins libéraux qui permettent depuis des années un accès aux meilleurs soins pour tous et en particulier en chirurgie, en anesthésie et en gynéco-obstétrique où il n’y a pas de liste d’attente comme dans la plupart des pays européens ?
Faut-il rappeler que le temps de travail d’un médecin libéral est en moyenne le double de celui d’un salarié français, rémunéré par des tarifs horaires indignes, des responsabilités très lourdes et des sacrifices familiaux et personnels permanents ?
Faut-il rappeler enfin que le gouvernement vient de faire porter les efforts budgétaires 2013 du PLFSS à 3/4 pour la médecine de ville (1,7 Milliards €) et 1/4 pour l’hôpital (600 millions €) alors que les dépenses hospitalières françaises sont les plus élevées au monde (36% du budget total alloué à la sante) ?
Dès sa nomination, aveuglée par son dogmatisme politique, la Ministre Marisol Touraine a stigmatisé et placé les médecins libéraux dans le box des accusés. Le directeur général de l’Assurance Maladie, missionné par la Ministre de la santé, explique que l’Etat n’a plus les moyens de revaloriser les tarifs remboursables de la médecine libérale et que les médecins vont devoir baisser leurs revenus et être placés sous surveillance renforcée au nom de la justice sociale et de la réduction des déficits. Cependant rien n’est fait dans la convention pour améliorer la qualité des soins et leur accessibilité, ce qui compte c’est de sanctionner « directement et rapidement » comme s’y était engagé la Ministre.
Pourtant de nombreuses propositions d’économies ont été faites par LE BLOC au directeur général de l’Assurance Maladie afin de trouver les marges financières pour revaloriser immédiatement les tarifs sécurité sociale et pour rendre crédible cettenégociation.
Les assurances complémentaires réclament à l’Etat « des marges de manœuvre financières » pour mieux couvrir les actes médicaux et aux médecins de réduire les compléments d’honoraires. Le chantage habituel continue !
Faut-il rappeler à ces deux financeurs que leurs coûts d’administration du système de santé français est le plus élevé au monde avec 280 $ par habitant contre 230$ en Allemagne, 145$ au Canada et 50$ dans les pays scandinaves (données OCDE, 2012) !
Après 12 semaines de simulacre de négociation, il faut se rendre à l’évidence : l’état actuel des propositions et le traitement inadmissible réservé aux médecins laissent bien peu d’espoir à une issue favorable.
Dans les conditions actuelles, LE BLOC invite les syndicats de médecins libéraux à ne pas répondre à cette « commande politique » et à ne pas cautionner les propositions de l’Assurance Maladie.
Contact presse :
Emeline Barbé – 06 87 76 17 23 – emeline@eb-conseil.ne
Docteur Jean MARTY Docteur Philippe CUQ Docteur Georges MOUYSSET
Président SYNGOF Président UCDF Président AAL