Le Ministère sourd face à l’appel au secours des jeunes dermatologues. Le 11 juin 2020, nous interpellions déjà Monsieur le Ministre Olivier Véran ainsi que la DGOS et l’ONDPS sur la nécessité qu’ils se saisissent du désastre démographique que vit et va vivre notre profession d’ici à 2040. Cet appel à l’aide est resté sans réponse. Le 29 juin 2020 nous découvrons avec stupeur les prévisions ONDPS sur les ouvertures de postes d’internes pour l’année 2020.
Il n’y aura donc que 94 internes de dermatologie formés en 2020 sur l’ensemble du territoire, seulement 14 sur l’Ile de France, 1 seul à Nice. C’est insuffisant !
Les chiffres de la DREES sont alarmants et prévoient une baisse drastique du nombre de dermatologues sur le territoire, passant de 3940 praticiens en 2015 à 3440 en 2040 soit -12,7%. La dermatologie est donc la triste championne du trou démographique toutes spécialités confondues. Avec des délais de consultation moyens à 61 jours, comment pourrons-nous soigner correctement nos patients ? Ces mêmes patients sont chaque année plus nombreux à solliciter l’aide d’un dermatologue devant l’augmentation de l’incidence des pathologies tumorales, coïncidant avec le vieillissement de la population, mais également la complexification de la prise en charge des pathologies chroniques avec l’émergence de nouvelles thérapies ces dernières années.
Monsieur le Ministre, comment pouvez-vous expliquer aux patients et à la population française que d’un côté vous ouvrez le Numerus Clausus mais que de l’autre, votre Ministère referme l’étau sur une spécialité en tension ? Y a-t-il une cohérence démographique ?
Les capacités de formation nous les avons, à l’hôpital comme en ville. Chaque année nous demandons à l’ONDPS et la DGOS l’équivalent de 10 à 15 postes supplémentaires par an. Ces postes nous sont systématiquement refusés.
Tous les ans, c’est la même mascarade. Des “commissions locales” de l’ONDPS se réunissent, sans l’ensemble des acteurs locaux et rendent leurs conclusions obscures, sans justification. Un simple tableau nous est transmis la veille pour le lendemain, ressemblant comme deux gouttes d’eau à celui de l’année précédente. Cet amateurisme et ces approximations ne sont plus acceptables !
Nous exigeons que notre spécialité soit déclarée en extrême tension par la DGOS et que les ouvertures de postes soient honorées.
Par ailleurs, nous renouvelons notre appel du 11 juin 2020 sur la nécessité d’un rapport circonstancié vis-à-vis de la démographie médicale en dermatologie, et ce pour garantir une meilleure offre de soin que méritent nos patients.
Contact presse : Pierre Hamann – Vice-président général et porte-parole – vpg@fdvf.org