« La directive européenne Bolkenstein a ouvert au marché la formation continue. La formation médicale continue des médecins libéraux n’échappe pas à la règle.
La formation continue des professionnels de santé a pour finalité la santé publique. Les syndicats de médecins libéraux signataires pointent dans cette ouverture au marché le risque d’une dérive commerciale et de conflits d’intérêt contraires à l’éthique médicale.
En application de la directive européenne, l’ANDPC a décidé d’un appel d’offres pour le thème « repérage des troubles cognitifs de l’adulte ». Cet appel d’offre est soumis aux règles générales des marchés publics.
La complexité de ces règles entraine les associations historiques de formation dans un dangereux engrenage administratif. Le mieux disant financier remplace le mieux disant scientifique. Cette dérive fragilise un modèle économique de formation médicale continue en danger.
Les professions médicales libérales portent depuis trente ans le concept ambitieux d’une formation médicale continue de haut niveau scientifique, indépendante, indemnisée et financée publiquement dans l’intérêt de lasanté publique. Cette ambition est aujourd’hui menacée par les nouvelles règles de l’ANDPC.
L’autorité administrative et sa lourdeur peu compatible avec l’évolution rapide des connaissances médicalesvont étouffer un système souple et peu coûteux au regard des services rendus. C’est à l’évidence la santépublique qui en pâtira. Les opérateurs historiques de la formation continue des médecins ont donc refusé des’inscrire dans la perspective commerciale ouverte par la décision de l’ANDPC.
Les syndicats médicaux défenseurs de la formation continue des médecins libéraux appellent l’État à maintenir un rempart de protection pour l’indépendance des médecins et de leur formation. »
Dr Jean-Paul ORTIZ, Président CSMF
Dr Corinne LE SAUDER, Présidente FMF
Dr Jacques BATTISTONI, Président MG France
Dr Philippe VERMESCH, Président SML