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Diabète et risque infectieux : la prévention vaccinale est encore insuffisante (Communiqué)

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Alors que les complications liées aux infections ont un retentissement majeur sur l’espérance de vie et la qualité de vie des personnes vivant avec un diabète, la vaccination qui pourrait prévenir ces infections est insuffisamment adoptée, malgré les recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP). Une situation problématique qui résonne particulièrement dans le contexte épidémique actuel de la COVID-19. Rappel des enjeux, à l’occasion du congrès virtuel de la Société Francophone du Diabète (SFD), qui se déroule du 8 au 11 septembre 2020.

Le congrès de la Société Francophone du Diabète (SFD) est un moment important pour la communauté impliquée dans la lutte contre le diabète et ses complications. Un des enjeux soulevés à cette occasion est celui de la vaccination chez les personnes vivant avec un diabète et la stratégie vaccinale à appliquer pour les pathologies infectieuses où une vaccination existe. La SFD a publié en février dernier ses recommandations sur cette question, en s’inquiétant des complications liées aux infections. Ces infections ont un impact majeur en termes de qualité de vie mais aussi d’espérance de vie chez ces patients. Les auteurs d’une étude publiée en 2018 dans la revue Diabetes Care ont estimé en effet que 6% des hospitalisations et 12% des décès de cause infectieuse étaient liées au diabète. En prenant un autre point de vue : le risque de décès de cause infectieuse est multiplié par 8 en cas de diabète. Que ce soient des infections pulmonaires, digestives, ou encore urogénitales, le diabète augmente de façon significative le risque de les développer, et il est de plus, un facteur de risque de sévérité de l’infection.

Des causes multiples à ce risque infectieux élevé

Comment expliquer cette augmentation du risque infectieux chez les personnes diabétiques ? Plusieurs causes sont mises en avant. Tout d’abord, des altérations du système immunitaire sont présentes chez les patients et favorisent cette infection. De plus, le développement de certains germes serait facilité par un environnement riche en glucose. Enfin, les complications du diabète, comme par exemple les altérations de la microcirculation, sont impliquées. Une circulation sanguine perturbée pourrait retarder la réponse à l’infection et la cicatrisation des plaies.

Or, certaines de ces infections pourraient être évitées par la vaccination, notamment la grippe ou encore certaines infections à pneumocoques. Mais la stratégie vaccinale n’est pas encore intégrée dans le parcours de soins de toutes les personnes diabétiques. La SFD rappelle l’insuffisance de la couverture vaccinale contre la grippe chez les sujets diabétiques de moins de 65 ans, alors qu’elle est recommandée chez toute personne diabétique par l’OMS, la HAS en France et les sociétés savantes internationales.

Ce retard dans les stratégies vaccinales est encore plus alarmant dans le cas des infections respiratoires, infections qui ont l’incidence la plus élevée chez les personnes atteintes de diabète. La surinfection par pneumocoque est d’ailleurs fréquente après une infection virale telle que la grippe. L’âge impacte le risque avec par exemple pour la tranche d’âge 2-15 ans, un risque d’infection invasive à pneumocoque qui est multiplié par 3,8. Cette augmentation passe à 4,6 pour les 16-64 ans. La vaccination pneumococcique est recommandée chez toutes les personnes diabétiques par l’ADA (American Diabetes Association) au niveau international et selon le calendrier vaccinal français chez les diabétiques non équilibrés par le simple régime.

Renforcer la prévention des maladies infectieuses

La Société Francophone du Diabète a pris position en faveur des vaccinations du patient diabétique. Elle s’appuie sur le déficit de la couverture vaccinale, la majoration du risque infectieux chez le patient diabétique, insuffisamment prise en compte alors que sa physiopathologie est bien démontrée, et le rapport bénéfice/risque de la vaccination.

« Il est essentiel d’intégrer la prévention des maladies infectieuses comme une composante majeure du parcours de soins de la personne diabétique et de renforcer la stratégie vaccinale pour réduire les hospitalisations et les décès dus aux maladies infectieuses. Ces infections ont des conséquences sur la qualité de vie et l’espérance de vie », souligne le Pr Ariane Sultan, endocrinologue au CHU de Montpellier.

Attention, ce communiqué intègre des informations sur l’état actuel de la recherche publiées dans différents supports scientifiques ; ainsi, certaines données présentées sont susceptibles de ne pas être validées par les autorités de santé françaises et ne doivent donc pas être mises en pratique. Toute prescription doit être conforme aux référentiels ANSM et HAS en vigueur en France.

Le contenu est sous la seule responsabilité du coordinateur, des auteurs et du directeur de la publication qui sont garants de son objectivité. Communiqué réalisé à l’initiative de la revue MHDN (Correspondances en métabolismes, hormones, diabètes & nutrition), avec la participation institutionnelle du laboratoire MSD.

Notes et références :

 

[1] Référentiel de la Société francophone du diabète (SFD) : vaccination chez la personne diabétique

DO – 10.1016/j.mmm.2020.01.010

[2] Carey IM et al., “Risk of infection in type 1 and type 2 diabetes compared with the general population: a matched cohort study”; Diabetes Care 2018;41:513-21.

[3] Ariane Sultan et Bernard Bauduceau. « Risque infectieux au cours du diabète : parlons-en ! » ; Med Mal Metab 2020 ; 14 :13-20.

[4] Référentiel de la Société francophone du diabète (SFD) : vaccination chez la personne diabétique DO – 10.1016/j.mmm.2020.01.010

[5] Ariane Sultan et Bernard Bauduceau. « Risque infectieux au cours du diabète : parlons-en ! » ; Med Mal Metab 2020 ;14 :13-20.

Contact presse

Agence PRPA
Anne Pezet
Anne.pezet@prpa.fr

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