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« Il faut remettre la santé publique au cœur des débats et des décisions pour une mobilisation efficace face à l’épidémie de Covid-19 », estime le Réseau français des Villes-Santé de l’OMS (Communiqué)

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« Alors que les communes et les intercommunalités ont été tant mobilisées durant la première vague et continuent de l’être toujours plus, nous considérons qu’il est temps de tirer les leçons de la crise sanitaire. Premier constat, la faiblesse structurelle de la santé publique en France nous a rendu plus fragiles face au virus :

  • Le manque d’ambition nationale en termes de prévention et de promotion de la santé ne nous a pas permis de développer une meilleure culture du risque épidémique à l’appui d’actions de prévention précoces à l’arrivée du virus.
  • La gestion comptable et à flux tendus de la santé a conduit à un manque de personnel pour la préparation, le suivi, le contrôle et la maîtrise du risque infectieux. Le déficit d’effectifs pour faire face aux vagues de la Covid-19, et ce sur tous les aspects de la santé et du soin (personnel médical, paramédical, aides à domicile, personnels de nettoyage), se cumule aux autres besoins en prises en charges médicales. Ceci est lourd de conséquences, entrainant priorisation entre les patients, retards de dépistages notamment sur les cancers, et reprogrammation de consultations importantes dans le suivi des patients.
  • La gestion de crise privilégiant l’approche par restrictions de libertés publiques plutôt que l’approche santé publique a conduit à un retard et un manque de stratégie pour la mise en œuvre du « Tracer Tester Isoler » et n’a pas conduit à une appropriation suffisante par la population de la lutte contre le virus. Si nous continuons sur cette approche, le risque est grand de ne pas venir suffisamment préparés pour l’arrivée du vaccin contre la COVID-19.

Pour une stratégie mettant la santé publique au cœur de la lutte efficace contre la pandémie, nous proposons sans attendre :

  *   Une évolution de la gestion de crise pour un pilotage décentralisé à partir de données locales et fiables, à l’appui de l’état des connaissances et du débat scientifiques, des apports de spécialistes et professionnels de santé, élus des collectivités, promoteurs de la santé, acteurs de terrain, pour décider avec l’État et les ARS d’actions adaptées aux réalités des territoires, recherchant l’adhésion de la population et nourrissant les politiques nationales avec lesquelles elles seraient articulées.

  *   Des actions volontaristes pour réduire les inégalités sociales, dont les inégalités sociales de santé qui se sont aggravées pendant cette crise. La COVID19, comme d’autres maladies, est une maladie inégalitaire. La fermeture des écoles a renforcé les inégalités entre les enfants et entre les jeunes, les fractures numériques excluent une partie de la population. Ces inégalités rendent notre société plus vulnérable face à des crises futures.

  *   La promotion de l’accès aux soins et de la continuité des soins en s’appuyant sur les acteurs de la prévention et de la promotion de la santé, tout en menant la lutte contre les autres grands risques. Il serait ainsi inacceptable que les pénuries de vaccin contre la grippe hivernale viennent aggraver la situation sanitaire du pays.

  *   La régulation du confinement pour mettre à distance le risque de « fatigue pandémique » qui réduit l’acceptabilité des mesures de restriction et l’application des gestes de prévention. L’accès aux parcs et jardins, forêts, littoraux et autres espaces naturels au-delà du seul kilomètre et de la seule heure permettrait ainsi de réduire les risques que fait peser le confinement sur la bonne santé mentale, les inégalités relatives aux conditions de logements et de lieux de vie, les risques liés à la sédentarité. La possibilité de visites à un nombre strictement restreint de proches à leur domicile diminuerait également les risques liés à l’isolement.

  *   La promotion du sport et de l’activité physique en période de confinement et sous des formes adaptées aux différentes étapes de déconfinement, pour que la sédentarité s’ajoute le moins possible à la dégradation de la santé de la population française causée directement par le virus. De même, promouvoir une bonne alimentation et hygiène de vie et réduire le risque de conduites addictives en période de restrictions est fondamental.

  *   La remise à niveau et la valorisation notamment par la formation de l’ensemble des effectifs et moyens dévolus à la santé, en particulier pour les métiers de la santé bien-être et de la santé mentale, pour prendre en compte dès maintenant les grandes fragilités futures que la crise COVID a déjà accentuées.

  *   La meilleure reconnaissance de la santé environnementale et du lien entre santé animale et santé humaine par l’approche ‘One health’, et le renforcement de la protection des milieux naturels à l’échelle mondiale alors que la majorité des pandémies sont des zoonoses. »

Consulter le site du Réseau français des Villes-Santé de l’OMS

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