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« Reprise des soins non-Covid : faut-il vraiment camoufler le naufrage ? » (Communiqué)

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« Décidément, le ministère communique en catimini. C’est encore une fois par la presse, spécialisée cette fois-ci, que nous découvrons une note aux établissements de santé concernant la reprise des soins non-COVID en date du 26 novembre 2020.

Les bras nous en tombent. Il s’agit d’un tableau listant ce qu’il y a à faire, et qui doit le faire…

Faut-il rappeler au ministère que l’hôpital sait très bien comment s’organiser ? Qu’il l’a montré lors de la première vague, où tous les professionnels de santé ont spontanément travaillé ensemble pour transformer dans l’urgence, en une semaine, l’hôpital en « hôpital COVID »… et que ça a très bien fonctionné ? Peut-être même trop bien, le dévouement sans faille de l’ensemble du service public hospitalier ayant masqué l’état de déliquescence des moyens humains à l’hôpital…

Il avait pourtant été convenu que les décisions de déprogrammation et de reprogrammation de patients revenaient aux équipes médicales. C’est ce qu’elles font tous les jours, sans nécessité d’injonction.

La reprogrammation pose-t-elle problème ? Oui, nous le savons. Nous voyons tous les jours des patients qui sont reportés depuis des mois, parfois à plusieurs reprises. Parmi eux, nous voyons surtout les plus malades : nous sommes encore obligés de prioriser, non pas parce qu’il y a une activité COVID encore intense mais parce que nous n’avons pas les moyens de prendre en charge tous les patients.

On manquait de médecins, on n’en a pas plus !

Et ce ne sont pas les mesures récentes de reclassement des praticiens hospitaliers qui vont donner envie de rester à l’hôpital, au contraire !

On manquait de personnel paramédicaux, on en a encore moins !

Et une partie de ceux-ci sont en renfort dans les unités de réanimation, limitant mathématiquement les possibilités d’ouverture des salles d’opération. Ce n’est pas de la reprogrammation que nous faisons en ce moment, mais de l’annulation.

Ce n’est pas d’une « to do list » dont nous avons besoin, c’est de professionnels de santé dans les hôpitaux.

Le gouvernement doit aux Français la reconnaissance que le Ségur n’a pas été à la hauteur de son ambition. Les non-signataires du Ségur, majoritaires chez les praticiens hospitaliers comme chez les paramédicaux, ont des propositions pour l’attractivité hospitalière.

Le SNPHARE alerte : l’attractivité ne se résume pas à une revalorisation salariale, surtout quand elle est ratée. Le SNPHARE appelle à un renouveau du dialogue social : il faut mettre les vrais sujets sur la table, pour une co-(re)construction des carrières hospitalières. Ce n’est qu’à ce prix qu’on aura un hôpital public apaisé et performant. »

Contacts:

Dr Anne Geffroy-Wernet – anne.wernet@snphare.fr
Dr Emmanuelle Durand – emmanuelle.durand@snphare.fr

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