Le gouvernement a sollicité des cabinets privés (McKinsey, Accenture, Citwell, JLL) afin de guider la campagne de vaccination contre le COVID-19. Ces sollicitations signent bien la réelle capitulation de l’exécutif qui franchit une nouvelle étape dans la privatisation des politiques de santé, et qui en parallèle refuse toute expertise de la société civile. Par ces sollicitations, l’exécutif montre l’étendue de son incompétence.
Ces choix du gouvernement, pris en toute opacité, soulèvent plusieurs questions :
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Pourquoi le gouvernement a-t-il refusé l’expertise de la société civile, pourquoi la refuse-t-il encore et préfère-t-il dépenser l’argent public pour des prestations privées ? Dès le 5 mars, date où Emmanuel Macron a annoncé des financements à la recherche contre le COVID-19, le gouvernement aurait dû solliciter les associations travaillant à la promotion de la santé publique, les médecins généralistes, les élus locaux, les professionnels ayant l’expérience de gestion de crise et tout un spectre de la société civile afin d’élaborer des scénarios de campagne vaccinale pour être prêts au niveau logistique dès les vaccins mis au point.
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Quel est le contenu des contrats qui lient ces sociétés à l’État ? Le gouvernement doit les rendre publiques et préciser les mandats confiés, la répartition des rôles avec les agents de la fonction publique.
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Combien cela coûte-t-il ? Le cabinet McKinsey toucherait deux millions d’euros mensuels pour sa prestation. Le gouvernement doit rendre publiques devis et factures de toutes les agences consultées.
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Le travail de ces agences privées se fait-il au seul service de l’intérêt commun ? L’ensemble des liens d’intérêts des employés de ces cabinets doit être rendu publique.
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L’efficacité de ces agences privées est-elle garantie ? Des agences comme McKinsey sont connues dans le milieu du développement et de la santé mondiale pour avoir démontré leur peu d’efficacité avec les pays en développement. Pourquoi s’adresser à elle ?
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Pourquoi le gouvernement refuse-t-il le travail des fonctionnaires d’État et des institutions en charge ? Où se situent les causes qui font que le fonctionnement normal de l’appareil d’État s’avère incapable d’élaborer une stratégie pertinente pour une campagne vaccinale ? Sur la base des audits et rapports déjà existants, il est urgent, pour améliorer nos réponses futures à des crises sanitaires et assurer celle contre le COVID-19, de savoir quelle est la part de responsabilités des politiques et des fonctionnaires, dans ces dysfonctionnements, ce qu’il faut faire en matière de formation, de communication inter-services pour permettre aux agents publics de répondre correctement à une situation de crise. Il ne faut pas attendre les procès éventuels ou les travaux, nécessaires, des sociologues, pour commencer un diagnostic sur ce sujet.
Ces douze derniers mois ont montré que la privatisation de la recherche, du développement et de la production des médicaments et produits de santé, dont les vaccins et des diagnostics, dans des logiques de profits, étaient vouées à l’échec. Nous refusons que cette privatisation soit étendue et que les stratégies en santé soient élaborées par des groupes privés. Un pays comme la France, 6ème puissance économique mondiale, doit développer et mettre en place elle-même ses politiques publiques en santé et mettre en place une réelle politique de démocratie sanitaire.
Les réponses doivent être apportées sans délai.
Contact : contact@transparencemedicaments.net