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Pour une reconnaissance de la spécificité de la profession « infirmier anesthésiste » en accord avec leur décret de compétence (Communiqué)

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L’amendement « 1 quater » adopté par le Sénat* envisage la reconnaissance des infirmiers anesthésistes diplômés d’Etat (IADE) dans le cadre de la pratique avancée. Il semble que les sénateurs qui ont déposé cet amendement aient été mal informés, deux d’entre eux affirmant qu’il était soutenu par les syndicats de médecins anesthésistes-réanimateurs, voire que nous avions donné notre accord : pure invention, qui a peut-être leurré l’hémicycle, mais pas notre ministre-médecin : nous n’avons jamais été consultés dans ce sens.

Les IADE ont des compétences spécifiques de niveau « Master 2 » : à l’issue de leur formation d’infirmier et d’années de pratique, ils ont entrepris un parcours de formation supplémentaire difficile, de deux ans, assuré pour les parties théoriques et pratiques par leurs aînés et par les médecins anesthésistes-réanimateurs. Le SNPHARE soutient la demande de reconnaissance des IADE pour cette surspécialisation dans une discipline à risque et à forte contrainte de pénibilité.

En revanche, force est de constater que le cadre de la pratique avancée ne répond pas à cette nécessaire reconnaissance. Selon leur décret de compétence révisé en 2017, « l’anesthésie est réalisée sur la base de la stratégie anesthésique établie par écrit et mise en œuvre sous la responsabilité d’un médecin anesthésiste-réanimateur ». A l’époque, au regard du ministère de la santé, cela ne semblait pas pouvoir relever du dispositif de pratiques avancées et par là-même du bénéfice d’une quelconque valorisation.

Ces dispositifs de pratique avancée sont un écran de fumée destinés à pallier une faute d’anticipation des tutelles des problèmes de démographie médicale et une énième tentative de réduction des coûts de santé au mépris de la sécurité des soins. Il s’agit ici de camoufler la pénurie organisée de médecins… et cela pourrait constituer une prise de risque calculée visant uniquement à diminuer le coût de l’anesthésie pour les établissements.

Le SNPHARE refuse cette délégation d’autonomie et de compétence en anesthésie-réanimation, où, in fine, le médecin anesthésiste-réanimateur ne serait sollicité – et juridiquement responsable – qu’en cas d’accident concernant un patient qui n’a jamais vu de médecin (ni en consultation, ni avant l’anesthésie). Il plaide en revanche pour une véritable reconnaissance salariale et statutaire des IADE et de tous les infirmiers qui atteindraient le même niveau de spécialisation.

C’est la position de très nombreux infirmiers anesthésistes également, avec qui nous travaillons tous les jours en très bonne entente : le SNPHARE réaffirme la richesse du binôme MAR/IADE qui contribue à ce que la mortalité liée à l’anesthésie soit devenue confidentielle en quelques décennies.

L’hôpital public n’a pas besoin de nouveaux officiers de santé, il a besoin de redevenir attractif par la reconnaissance du travail qui y est réalisé, la juste rémunération de ses professionnels et un fonctionnement plus « agile » et démocratique.

Le SNPHARE en appelle à la sagesse des parlementaires : il demande le retrait de cet amendement et l’ouverture d’une réflexion avec l’ensemble des syndicats de médecins anesthésistes-réanimateurs et d’infirmiers anesthésistes pour une reconnaissance ad hoc de leurs compétences.

*Pour consulter l’amendement

En savoir plus

Contacts :

Dr Anne Geffroy-Wernet
Centre Hospitalier de Perpignan Service d’anesthésie-réanimation 20 avenue du Languedoc
anne.wernet@snphare.fr

Dr Emmanuelle Durand
CHU Reims, Hôpital Robert Debré Service d’anesthésie-réanimation Rue du Général Koenig
emmanuelle.durand@snphare.fr

www.snphare.fr

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