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« Centres de vaccination ou cabinets de ville : les remplaçants ne peuvent pas être partout » (Communiqué)

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Un certain nombre de généralistes installés déplorent de ne pas trouver de remplaçant pour leurs congés d’été, rendant difficile d’assurer la continuité des soins ambulatoires dans les semaines à venir. Certains installés ont émis l’idée que cette difficulté était liée à une préférence des remplaçants pour les centres de vaccination. ReAGJIR, le syndicat représentatif des jeunes généralistes (remplaçants, installés depuis moins de 5 ans et universitaires), souhaite recontextualiser les choses et rappeler que les remplaçants sont des acteurs à part entière du système de santé, qui répondent présents comme les installés depuis le début de la crise sanitaire.

Le rôle clé des remplaçants

Il est important de rappeler que les remplaçants ont un statut intermédiaire entre formation et installation, avec des profils divers (internat en cours, exercice mixte…). Selon l’étude Remplact 3 menée en 2016, ils participent pour 2/3 des répondants à la PDSA (permanence des soins ambulatoires), assurant la continuité des soins. Ils remplacent en moyenne 6 médecins sur l’année. Même si on en parlait peu avant l’épidémie, le manque de remplaçants se fait ressentir tous les étés, pour ne pas dire toute l’année. La table ronde sur le conventionnement des remplaçants aux dernières Rencontres Nationales de ReAGJIR, le 4 juin dernier, a réaffirmé leur rôle et leur place, essentiels.

« Certains généralistes installés présents ont exprimé leurs difficultés récurrentes à trouver des remplaçants, que ce soit pour leurs congés d’été, leurs arrêts maladie ou leurs journées de formation. Dans les faits, ce n’est pas par mauvaise volonté des remplaçants, mais plutôt parce que le manque de médecins est global, et cela ne va pas en s’arrangeant », rappelle le Dr. Mathilde Chouquet, Vice-Présidente Remplaçants chez ReAGJIR.

Depuis le début de la crise Covid-19, les remplaçants se mobilisent aux côtés des installés pour consulter au cabinet ou dans les centres dédiés et, depuis peu, pour participer à la vaccination. ReAGJIR a d’ailleurs dû interpeller la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et le Ministère pour qu’ils bénéficient d’une rémunération équivalente à celle des installés pour le même travail. Cette campagne de vaccination a de nouveau bouleversé l’organisation des médecins généralistes, déjà fortement éprouvée depuis le début de la crise sanitaire. Nombre d’installés ne sont pas forcément en mesure d’assurer la vaccination en raison de leur agenda de consultations déjà très chargé au cabinet.

« Beaucoup ont rogné sur leur temps libre ou leurs week-ends pour organiser la vaccination à leur cabinet ou vacciner dans des centres. Il était donc absolument indispensable que les remplaçants se positionnent à ce poste-clé, souvent en plus de leur activité habituelle, afin de permettre l’essor et le bon déroulement de cette campagne de vaccination, qui est une des priorités majeures pour espérer sortir de la crise actuelle », explique le Dr. Agathe Lechevalier, Présidente de ReAGJIR.

Un manque de remplaçants qui se fait plus durement ressentir

Aux congés et gardes de PDSA de la période estivale, viennent donc s’ajouter de nombreuses vacations en centre de vaccination. L’aggravation de la difficulté à trouver un remplaçant était donc tristement prévisible. « Pour les installés, c’est effectivement une vraie source d’inquiétude que de ne pas pouvoir assurer la continuité des soins pour leurs patients, ou de devoir se débrouiller entre associés pour l’assurer avec le risque de surmenage que cela comporte », déplore le Dr. Agathe Lechevalier.

Il est vrai que les vacations en centre de vaccination présentent des avantages : horaires fixes, rémunération attractive, charge mentale moindre par rapport à des consultations classiques. Elles peuvent parfois représenter pour les remplaçants une sécurité financière après les nombreux remplacements annulés pendant la crise.

« Le constat du manque de remplaçants était déjà présent, la crise ne fait qu’exacerber ces difficultés. Le remplaçant ne peut pas être au cabinet en même temps qu’au centre de vaccination, l’équation est impossible ! Les remplaçants sont malheureusement conscients de ne pas pouvoir répondre à toutes les demandes. Et il faut prendre en compte qu’eux aussi doivent être attentifs à leur santé mentale et au surmenage. », explique le Dr. Mathilde Chouquet.

ReAGJIR réaffirme que les difficultés actuelles des médecins installés ne sont pas le fait de remplaçants « mercenaires », à la recherche d’un profit facile. La réalité est toute autre, puisque beaucoup de remplaçants vont assurer cet été les remplacements de congés en plus de vacations en centre de vaccination. Et, malgré beaucoup de bonne volonté, il sera impossible pour eux de pallier totalement le manque global de médecins, résultat de politiques publiques anciennes. ReAGJIR continuera de le marteler : le remplaçant est un acteur à part entière du système de santé, et il ne peut pas être le bouc émissaire des problèmes de continuité et d’accès aux soins.

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