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Sentiment de pauvreté et crainte du chômage en hausse chez les jeunes en 2020 (Communiqué)

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La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie une nouvelle édition de son Baromètre qui suit, chaque année, depuis 2000, l’évolution de l’opinion des Français sur leur santé, la protection sociale, les inégalités et la cohésion sociale. 4 002 personnes ont été interrogées en face à face du 19 octobre 2020 au 4 janvier 2021. Cette édition, réalisée dans un contexte de crise sanitaire, montre que la part des personnes qui jugent leur situation « mauvaise » s’accroît, surtout parmi les travailleurs, les jeunes adultes et dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants.

Un actif sur trois déclare que sa situation financière s’est détériorée depuis le début de la crise sanitaire

Fin 2020, une personne interrogée sur quatre estime que sa situation financière s’est détériorée depuis le début de la crise sanitaire. Cette dégradation concerne :

• trois diplômés du supérieur sur dix,
• un actif sur trois,
• quatre ouvriers sur dix,
• et la moitié des travailleurs indépendants et des salariés en CDD ou en intérim.

La part des personnes en activité qui estiment que leurs revenus vont diminuer dans les mois qui viennent a quasiment doublé en un an, passant de 13 % en 2019 à 24 % en 2020. Plus globalement, la proportion de personnes jugeant leur situation mauvaise est passée de 19 % fin 2019 à 25 % fin 2020, une évolution comparable à celle observée lors de la crise financière de 2008.

Une progression du sentiment de déclassement parmi les jeunes et les indépendants

Chez les moins de 30 ans, le sentiment de se trouver dans une situation pire que celle de ses parents au même âge (déclassement intergénérationnel) a augmenté de 14 points en un an (de 22 % fin 2019 à 36 % fin 2020) : ils deviennent ainsi plus nombreux que ceux qui jugent leur situation meilleure que celle de la génération précédente (28 %). Ce phénomène touche également les indépendants, avec un sentiment de déclassement en hausse de 7 points, faisant de ceux-ci le seul groupe professionnel chez qui le sentiment de déclassement intergénérationnel est plus fréquent que celui d’ascension sociale (43 % contre 25 %, respectivement).

Une nette hausse du risque perçu de chômage, notamment chez les jeunes et les salariés en CDI

Après la forte baisse observée entre fin 2017 et fin 2019, la crainte du chômage retrouve, fin 2020, son niveau de 2017 : 48 % des personnes interrogées jugent qu’il y a un risque de chômage dans les mois à venir pour eux ou leurs proches. Cette inquiétude concerne 62 % des ouvriers contre 34 % des cadres, un écart qui est passé de 16 à 28 points en dix ans. La crainte du chômage augmente principalement chez les personnes en CDI, passant de 31 % à 42 %, tandis qu’elle se maintient à un niveau très élevé chez les personnes en emploi précaire (74 % à 76 %).

Chez les moins de 30 ans, la hausse de la peur du chômage est deux fois plus forte que chez les plus de 40 ans en activité (+15 points, pour atteindre 63 %, contre +8 points pour atteindre 42 %). Alors que, jusqu’à fin 2019, les jeunes représentaient la classe d’âge où l’optimisme était le plus fort (68 %), ils ne sont plus que 51 % à être de cet avis fin 2020, un niveau comparable à celui du reste de la population de moins de 60 ans.

Un risque perçu de pauvreté stable, sauf chez les jeunes

Cette préoccupation croissante envers l’avenir et la dégradation de la situation financière d’une partie de la population ne s’accompagne pas d’un accroissement du risque perçu de pauvreté : fin 2020 comme fin 2019, une personne sur cinq se considère comme pauvre, et une proportion comparable estime qu’elle risque de le devenir au cours des cinq prochaines années. Le sentiment de pauvreté n’augmente que chez les jeunes adultes : 26 % fin 2020 contre 20 % fin 2019.

Parmi ceux qui sont les plus exposés au sentiment de pauvreté, on trouve les ouvriers et les personnes appartenant aux 40 % de la population dont le niveau de vie est le plus bas : dans ces deux catégories, une personne sur trois se déclare pauvre. Quoique dans une moindre mesure, les employés et les personnes qui vivent seules ou sont à la tête d’une famille monoparentale s’estiment aussi plus souvent pauvres que la moyenne.

Le risque de devenir pauvre au cours des cinq prochaines années est également plus élevé que la moyenne chez les ouvriers et les personnes appartenant aux 40 % de la population dont le niveau de vie est le plus bas. Au contraire, 85 % des cadres, 72 % des professions intermédiaires et 83 % des personnes appartenant aux deux plus hauts quintiles de niveau de vie s’estiment ni pauvres ni en risque de le devenir, ce qui n’est le cas que pour 40 % des ouvriers.

Source : Le Baromètre d’opinion de la DREES
Le Baromètre d’opinion de la DREES suit chaque année, depuis 2000, l’évolution de l’opinion des Français sur leur santé et leur situation personnelle, sur la protection sociale ainsi que sur les inégalités et la cohésion sociale. Le caractère annuel et l’ancienneté de ce Baromètre en font un outil de suivi conjoncturel de référence pour appréhender le contexte social et l’évolution des opinions sur les politiques dont le ministère des Solidarités et de la Santé a la charge. En permettant de mettre en parallèle les évolutions perçues et réelles des politiques sociales et sanitaires, le Baromètre apporte un éclairage complémentaire aux travaux menés habituellement par la DREES.
L’échantillon utilisé est représentatif de la population qui réside en France métropolitaine (méthode des quotas par sexe, âge, profession de la personne de référence, après stratification par région et catégorie d’agglomération).

L’ensemble de la documentation relative au Baromètre d’opinion est disponible sur le site de la DREES, rubrique Sources, outils et enquêtes, sous-rubrique Système de protection sociale ainsi qu’en Open Data

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