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Défis et attentes des spécialistes libéraux : comment mieux faire face aux défis sanitaires ? Comment accompagner les nouvelles organisations de soins ? (Enquête)

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Vieillissement de la population, augmentation des pathologies chroniques, explosion de l’incidence des cancers, augmentation des actes chirurgicaux en ambulatoire… La place de la médecine de spécialité est majeure. Ces dernières années, la défense et la valorisation des médecins spécialistes libéraux a manqué de visibilité, de résonnance et de portée.

Aujourd’hui, une représentation plus adéquate est nécessaire pour faire face aux défis sanitaires et sociétaux qui se présentent. La formation de l’union syndicale Avenir Spé – Le Bloc, fin 2020, est en ce sens une grande opportunité de porter ce combat.  Les négociations avec l’Assurance Maladie qui ont cours actuellement marqueront le virage de la médecine de proximité et doivent garantir à tous les patients un accès équitable aux spécialistes experts

Pour mieux comprendre les enjeux et les attentes des spécialistes face aux grandes mutations en cours dans le secteur Avenir Spé – Le Bloc a mené une grande consultation de mars à mai, avec le soutien de son partenaire l’assureur Branchet, auprès de praticiens de toute la France, libéraux en établissements ou seuls, spécialistes d’organes ou de discipline, interventionnel ou clinique.

Elle permet de mieux comprendre leur vécu pendant la crise et surtout leurs attentes en termes de mode d’exercice et de pratiques, notamment en termes de besoin de rapprochement des équipes dans une dynamique d’entreprise médicale. Elle façonne des solutions exploitables pour assurer un maillage territorial suffisant dans les années à venir.

I – Les Spécialistes : un rôle-clé pour les patients, une identité à défendre

  • Un sentiment de sous reconnaissance pendant la crise sanitaire

Le premier apprentissage de cette enquête est le manque de reconnaissance et la sous sollicitation des spécialistes libéraux par les autorités sanitaires, notamment pendant la crise sanitaire. Contrairement à d’autres professionnels hospitaliers ultra mobilisés, nombre de spécialistes libéraux estiment n’avoir été que sporadiquement inclus dans les décisions locales pendant la crise de la covid-19 et utilisés comme recours sans réelle reconnaissance du rôle (59 %) voire avoir été totalement écartés (36 %). Seuls 3 % se sont sentis réellement écoutés.

Ces chiffres viennent corroborer le ressenti de perte de reconnaissance de la médecine de spécialité libéral alors que les pathologies chroniques s’allongent et se complexifient. Près de neuf médecins interrogés sur dix ont le sentiment que la médecine spécialisée libérale n’est pas justement reconnue dans le système de santé.Près de 90 % des spécialistes libéraux ne se sentent pas inclus dans le système de soins. Un déficit qui pénalise les patients et engorge les services d’urgence et installe une perte de chance aujourd’hui bien identifiée.

« La crise sanitaire temporelle aura aussi remis en lumière l’importance de rétablir de l’accès direct aux spécialistes en MPR, pour permettre aux patients une prise en charge optimale et sans retarde thérapeutique », Dr. Bruno Stach, Pneumologue à Valenciennes

  • Un syndicat unique, une seule voix pour défendre tous les spécialistes

Le deuxième champ d’apprentissage concerne les attentes autour du rôle d’Avenir Spé-Le Bloc, syndicat présent et attendu. En effet, 75 % des répondants le voient comme un acteur en charge d’assurer la défense de leurs intérêts auprès des décideurs et de communiquer sur leurs spécificités et leurs missions.

Comme le souligne le Président d’Avenir Spé,  «  La place du spécialiste face au défi du vieillissement de la population et de la chronicisation est essentielle à l’accès aux soins des citoyens. Elle ne répondra aux attentes qu’avec un accompagnement efficace à l’installation et à L’entreprise. La réflexion sur la territorialisation est une démarche positive mais la mise en place d’un zonage spécifique pour la médecine spécialisée est indispensable (elle nous est encore refusée) ».

Par ailleurs, les médecins attendent des services et de l’accompagnement personnalisé : le syndicat est -dès lors- vu comme un fournisseur de services utiles à leurs pratiques (84 %). Le besoin exprimée en priorité est donc l’assistance juridique pour 50 %. Ce besoin est en partie liée à des pratiques plus à risque de mises en cause comme l’anesthésie et la chirurgie.

Les spécialistes attendent également des services de veille informative (37%) notamment sur les évolutions réglementaires et les recommandations des instances en évolution permanente (ANSM, HAS…), de propositions d’assurance professionnelles et personnelles (32%), d’assistance à l’installation (32 %), de e-réputation et de la digitalisation de l’offre médicale (31 %), de conseils en services innovants (34 %), d’aide à l’association et au groupement (32 %) ou d’assistance psychologique (15 %).

Une forte attente existe du côté de la formation qui devrait s’accélérer sous l’impulsion de la certification annoncée le 21 juin 2021 :  64 % des médecins  interrogés attendent qu’Avenir Spé facilite l’accès à des formations avec une priorité sur l’innovation (41%),  la gestion des risques (29 %), réglementation (34 %). ¾ du panel souhaite que ces formations soient prises en compte dans le calcul de la prime d’assurance RCP.

  • Les menaces des nouveaux acteurs TOUS financiers

La consultation confirme les préoccupations concernant les sujets tarifaires et financiers à commencer par le calcul de la redevance qui gagnerait à être plus transparent pour 57 % des médecins interrogés. La moitié des participants à l’enquête trouve qu’il est totalement opaque.
Concernant les attentes en termes d’évolution du conventionnement, le panel est plus favorable à un élargissement du secteur 2 (49 %) qu’à la création d’un espace de liberté tarifaire pour tous les secteurs 1 (56 %). Par ailleurs, il est à noter que plus de la moitié des médecins interrogés sont inquiets face au rôle croissant de nouveaux acteurs financiers (investisseurs / grands groupes) dans la médecine de spécialité (création de centre de soins ou spécialisés par des fonds d’investissement).

Face à ces menaces le « regroupement » au sein d’entreprises médicales garantissant une certaine autonomie financière apparait comme le rempart – plus de la moitié des répondants y sont favorables Pour le Dr Bruno Stach, pneumologue à Valenciennes, « nous sommes des entrepreneurs avant tout, il faut nous aider à maitriser le risque. C’est pour cela qu’il est essentiel d’accompagner l’installation et développer les compétences gestionnaires des jeunes médecins. »

II-Pratiques médicales : plus de collaboration et du décloisonnement

Cette consultation a également été l’occasion de mettre en lumière l’évolution des pratiques au quotidien de ces professionnels de terrain et leurs attentes (numérique – coordination interprofessionnelle – assistanat).

  • Un besoin de travailler en équipe

Le groupement de pratique est dans l’ensemble très favorablement perçu. 51 % y sont favorables si les conditions sont réunies. 24 % sont pour en accélérer la mise en œuvre avec l’aide du syndicat, de même, la collaboration avec un assistant médical ou paramédical est intéressante pour 55% des spécialistes. La modalité préférée reste le salariat du collaborateur par l’entreprise médicale libérale contrôlée par le médecin (près de 20%) mais cela peut aussi se faire dans le cadre de l’exercice libéral du collaborateur paramédical sous la prescription et le contrôle du médecin spécialiste (16%).  Ces nouveaux modèles répondent aussi aux nouveaux profils mis en place dans le cadre de la Ma santé 2022 – d’assistants médicaux et d’Infirmiers de pratique avancée

  • La charge financière de l’équipe – un enjeu moins lourd qu’il n’y parait

Le besoin d’équipement reste un enjeu pour les praticiens libéraux : le risque financier est donc partie prenante dans l’installation. Ainsi, les médecins ont recours à plusieurs mécanismes de financement. Pour 27 % ils se tournent vers les établissements de soins pour avoir accès aux équipements, ou un emprunt bancaire (21 %), un financement en fonds propres (21 %). Ils ne sont que 15 % à engager une mutualisation des investissements dans le cadre d’une entreprise médicale libérale de médecins associés mais cette donnée semble en augmentation.

En revanche, 4 % des médecins interrogés n’ont pas pu réaliser les investissements nécessaires pour s’équiper comme ils le souhaitaient.

Dans cette démarche d’affranchissement des spécialistes libéraux, la liberté de choisir leurs outils de travail reste encore bridée. Concernant le choix des dispositifs médicaux qu’ils utilisent, 48 % des médecins estiment avoir assez de liberté mais ils ne sont que 15 % à avoir carte blanche et, pour 18 %, ils leur sont imposés par la direction de l’établissement.

  • Le plébiscite du numérique

Parmi les évolutions majeures dans les pratiques des spécialistes libéraux, la place du numérique ; désormais perçu comme susceptible d‘améliorer la pratique au quotidien pour 78 % du panel. Les services plébiscités sont liés à l’organisation du cabinet : prise de rendez-vous (48 %), téléexpertise (37 %), téléconsultation (35 %), e-prescription (25 %), Dossier Médical Partagé (22 %) et analyse de données télétransmises par des paramédicaux (25 %).

Dans le cadre de nos partenariats privilégié, nous fournirons à nos cotisants une gamme des solutions digitales innovantes pour améliorer la prévention du risque médical et de la relation avec le client, réduire le risque professionnel, améliorer la qualité et la sécurité des soins délivrés aux patients.

Les différents outils numériques liés à la coordination interprofessionnelle sont rendus plus indispensables encore par l’augmentation exponentielle des interventions pratiques en ambulatoire. L’accroissement de l’ambulatoire nécessite des efforts et une attention supplémentaire dans le suivi pour sécuriser le parcours et éviter les erreurs médicales (37 %) et dans la coordination entre les professionnels de santé (33 %). Pour 22 % des répondants, cette évolution a modifié directement leur relation à leur patientèle.

III- Une feuille de route ambitieuse :  un syndicat compagnon

Afin de répondre aux aspirations des spécialistes en terme de qualité de vie, de sécurité des soins et de relations patients que cette enquête a permis de bien faire émerger, Avenir-Spé – le Bloc s’engage sur une feuille de route ambitieuse avec le soutien de tous nos partenaires et mène des démarches de co -construction avec les autre professionnels de terrain.

3 chantiers prioritaires seront déployés :

  • Mise en place un pôle ‘valorisation des pratiques innovantes » centré sur l’évaluation médicale des solutions par les professionnels. Objectif leur garantir un accès privilégié à outils sérieux et validés par leurs pairs. A cet effet il s’appuiera sur l’ingénierie de nos partenaires dans l’innovation.
  • Proposer un guichet unique de services et de supports : dans un point unique Avenir-Spé – le bloc fournit des solutions pratiques dans les domaines bancaire/ juridique/ assuranciel/ formation pour favoriser l’installation et la vie de tous les professionnels spécialistes.
  • Déployer le maillage territorial de spécialistes – accès aux soins :  présentation d’un groupe de travail sur médecine de ville & territoires autour de l‘entreprise médicale et la fabrique de solutions concrètes à l’échelle locale face à la désertification majeure de l’offre de soins locales.  Porté par un ensemble d’acteurs, le cercle produira ses recommandations opérationnelles à l’automne pour porter aux candidats à la présidentielle les solutions prêtes à l’usage afin de favoriser l’implémentation d’entreprises médicales et répondre aux défis de l’accès aux soins.

Ces chantiers seront présentés plus en détails lors d’une séance globale à la rentrée.

Plus d’informations sur www.avenir-spé.fr

Contact presse : Vanessa Ralli – vanessa.ralli@kpl-paris.com

 

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