L’obligation vaccinale est une décision qui ne peut être prise à la légère. Dans une contribution, la SFSP souhaite exposer les éléments du débat et éviter la facilité d’une injonction simplificatrice. La lutte contre l’épidémie implique la solidarité de toutes et tous.
En ce début du mois de juillet 2021, diverses alertes sont formulées portant sur la survenue possible ou probable d’une « 4e vague », évoquée pour les prochaines semaines. Ce changement de ton et cette inquiétude sont pour partie liés à la diffusion du variant delta du SARS-Cov2 en France dans un contexte de ralentissement de la campagne vaccinale et d’une couverture insuffisante dans différents groupes de la population et notamment chez les soignants.
Cette situation a ainsi conduit le gouvernement et divers acteurs à poser la question de l’obligation vaccinale, notamment chez les professionnels de santé. La SFSP rappelle l’exigence éthique et le devoir professionnel fondamental que constitue, pour les professionnels de la santé, la vaccination contre la Covid-19.
Le recours à l’obligation dans le cadre de la campagne vaccinale est une décision importante. La démarche de concertation engagée par le gouvernement depuis quelques jours en témoigne. Un débat serait justifié et nécessaire. Toutefois, l’urgence de la situation ne le permet plus de manière sereine.
Dans le contexte actuel, il est possible de se résoudre à l’obligation vaccinale chez les soignants, mais on ne peut s’en satisfaire collectivement. Au regard de la situation actuelle et des connaissances disponibles, la SFSP estime justifiée, à ce moment de l’épidémie, le recours à l’obligation vaccinale pour la primo vaccination contre la COVID-19 chez les soignants.
Comme toute mesure attentatoire aux libertés individuelles, l’obligation vaccinale qui serait retenue et sa mise en œuvre doivent être nécessaires, raisonnables, proportionnées, équitables et non discriminatoires.
La mise en œuvre d’une telle mesure en situation d’urgence épidémique peut être source de tensions ou de conflits. Elle nous oblige à concevoir son accompagnement en termes d’éducation pour la santé, mais aussi pour éviter toute discrimination ou stigmatisation des personnes concernées.
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