À la demande de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, la Cour a enquêté sur les complémentaires santé et en particulier la complémentaire santé solidaire (CSS, anciennement CMU-C et ACS). Contrairement à plusieurs de ses voisins, la France n’a pas choisi de mettre en place un système de plafonnement des dépenses annuelles de santé des ménages, ou « bouclier sanitaire », mais a privilégié le recours aux assurances complémentaires afin d’atténuer le reste à charge des ménages.
Dans ce but, de nombreuses mesures incitatives ont été prises et un dispositif public spécifique, la complémentaire santé solidaire, a été institué pour les personnes les plus fragiles financièrement. Le système ainsi mis en place permet d’assurer à 96 % de la population une protection parmi les plus complètes, bien qu’en partie inégalitaire et au prix de dépenses fiscales et sociales très élevées (10 Md€).
Recommandations
Dans le contexte actuel des progrès technologiques, des types de communication et des contraintes administratives qui impactent la relation médecin-malade, l’Académie nationale de médecine émet les recommandations suivantes :
1- Privilégier en toutes circonstances, dans un esprit de dialogue, une relation empathique avec le malade, fondée sur l’écoute et la prise en compte de ses préoccupations et de ses plaintes
2- Commenter en consultation tout ce qu’on fait avec l’ordinateur et faire bénéficier autant que possible le patient de la vue de l’écran.
3- Considérer les recherches du patient sur l’internet comme une démarche légitime, et la faciliter au besoin en lui indiquant un site fiable suivant sa pathologie. Obtenir à cette fin de la part des instances professionnelles une labellisation des sites recommandables.
4- Partager avec le patient une compréhension des apports de l’intelligence artificielle pour des choix médicaux plus surs dans le cadre d’une relation centrée patient.
5- Faire en sorte que, hors situations d’exception ou d’urgence, la consultation présentielle soit préférée à la téléconsultation, réservée elle-même au suivi de certaines pathologies.
6- Organiser les services hospitaliers en sorte que la proposition, l’exécution et le suivi du traitement d’un patient soient assurés par le même praticien.
7- Favoriser le développement et la diffusion des méthodes d’apprentissage de la relation médecin-malade dans les facultés de médecine, en créant notamment un réseau national de responsables universitaires à l’image des collèges de spécialité.
8- Réaffirmer la mission d’enseignement des professionnels universitaires hospitaliers et ambulatoires et la valoriser pour la faire mieux respecter.
9- Développer les recherches en santé publique sur le coût et l’efficience d’un parcours de soin en fonction de la qualité de la consultation initiale, dans diverses situations pathologiques.
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